Sortir des sentiers battus pour mieux enseigner

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Publié le 23/08/2016 à 8:58 - Mise à jour le 23/08/2016 à 8:58

Lutter contre l’absentéisme. Intéresser les enfants aux études. Enseigner autrement lorsque l’enseignement classique échoue. Tels sont les objectifs de la classe Cham-Chad du collège de Taunoa. Vaihere Tunutu, professeure de tahitien nous en dit plus. « Ce programme a été mis en place l’année dernière. On a essayé de voir quel était le mieux pour nos élèves, la question étant de savoir comment les intéresser à l’école afin de faire baisser l’absentéisme ».

L’absentéisme concerne surtout les adolescents qui sont en troisième et qui souvent, ont mieux à faire que d’aller au collège. Résultat, la plupart ne vont pas jusqu’au bout de leurs études et s’en désintéresse totalement. Que faire pour réveiller, chez ces ados un quelconque intérêt pour les études ?

« Travailler de concert avec le conservatoire artistique de Polynésie » explique Vaihere Tunutu. les mardis après midi, les enfants ne sont pas au collège, mais au conservatoire, où ils reçoivent un enseignement artistique. « Ce sont des enfants qui pour la plupart dans leur quartier, font partie de groupes de danses ou de percussions. Nous avons trouvé ce moyen pour les intéresser plus à leur culture ».

L’enseignement pratique et interdisciplinaire (EPI) montre aux élèves que l’on peut apprendre autrement qu’avec un stylo et un cahier. « Pour exemple, la danse est un moyen d’expression. On y exprime des sentiments. Si les élèves n’arrivent pas à mettre sur le papier ce qu’ils ressentent, ils peuvent le démontrer par les gestes. » Les premiers cours d’arts traditionnels de cette classe atypique ont eu lieu mardi, au Conservatoire artistique de Polynésie française. La théorie pour le reste de la semaine, et la pratique le mardi… Cela convient tout à fait aux élèves.

Mike Teissier enseigne les chants traditionnels au conservatoire, pour lui « c’est important pour les jeunes, ça les concerne. En apprenant le chant, ils en apprennent davantage sur leur propre culture. » Dans la classe, on se rend compte rapidement de l’intérêt des enfants pour cette nouvelle forme d’enseignement. « Au début quand ils arrivent ils sont plutôt dissipés, mais au fur et à mesure que le cours avance, on les sent plus concernés ».

On ne peut que rendre grâce à ces professeurs qui ont trouvé ce mode d’enseignement. Rendre attrayant  l’apprentissage. Sortir sa tête des manuels scolaires, synonymes de « prise de tête ». Sortir des sentiers battus a souvent du bon. Et après tout, peu importe la forme, si le fond y est.
 

Rédaction Web avec Maité Mai

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