Pesticides: la Polynésie en bonne voie

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Publié le 06/10/2018 à 14:27 - Mise à jour le 06/10/2018 à 14:27

Ce matin à la foire agricole, la direction de l’agriculture propose aux visiteurs d’apprendre à lutter contre les maladies et les insectes qui ravagent leur potager. Et les solutions préconisées, ne sont pas toujours chimique, bien au contraire. Il s’agit surtout de recettes de grand-mère et de solutions naturelles.

« On s’est rendu compte que l’utilisation de pesticides pouvait mener à des impasses  techniques, car les insectes au bout d’un certain temps peuvent résister à ces produits et l’on sait aussi que cela à un impact sur l’environnement. Donc on est revenu à des fondamentaux en travaillant avec des plantes attractives, répulsives. Du préventif plutôt que du curatif. » explique Julie Grand-Girard entomologiste à la direction de l’agriculture.

Les agriculteurs, premiers concernés par les dangers des pesticides, sollicitent de plus en plus la direction de l’agriculture pour les aider à amorcer une transition agro-écologique. Le Pays les encourage, grâce à des diagnostics gratuits, grâce aussi à une exonération de taxes sur les produits phytosanitaires écologiques. Résultat, nos fruits et légumes locaux contiennent de moins en moins de pesticides.

« Statistiquement il y a plus de risques de se trouver devant des produits non conformes avec des produits importés qu’avec des produits locaux » assure Philippe Couraud, directeur de l’Agriculture, poursuivant, « Le choix du produit local en général est un bon choix si on veut limiter au maximum les risques. »

Mais la Polynésie est encore loin d’être un pays bio. 60 tonnes de pesticides sont utilisées chaque année dans l’agriculture. 40% de ces pesticides contiennent du glyphosate, et 1/3 d’entre eux sont interdits en Europe.

« On ne peut pas interdire comme cela du jour au lendemain. Sur certains produits de grande consommation, on est pas encore prêt. C’est compliqué. Sur certaines pestes, on arrive difficilement à lutter sans pesticides. Aucun pays dans le monde à l’heure actuelle n’a interdit le glyphosate, car il reste encore très utilisé par les professionnels «  reconnaît Philippe Couraud. Cependant, des tests sur de nouveaux produits seront fait au fenua. « On va aller sur le terrain pour tester de nouveaux produits, voir véritablement des solutions alternatives. »

En plus de cette recherche de solutions alternatives efficaces, le Pays envisage aussi d’imposer aux agriculteurs de passer un examen avant de pouvoir utiliser des pesticides. A l’heure actuelle, une trentaine d’exploitations agricole sont certifiées bio, sur les 5 000 recensées en Polynésie.
 

Rédaction web avec Tamara Sentis

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