Manate Vivish: « les syndicats utilisent leur pouvoir de nuisance et nous ne pouvons que subir la situation »

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Publié le 15/05/2017 à 16:27 - Mise à jour le 15/05/2017 à 16:27

150 lits prêtés par la fédération de secours de Polynésie et les pompiers du fenua sont actuellement installés à l’aéroport international de Tahiti – Faa’a. Comme la nuit dernière, des dizaines de touristes sont contraints d’y passer quelques heures.

En plus de la grève des pompiers d’ADT, ceux de l’aviation civile viennent grossir le mouvement. Tous les aérodromes du Pays sont fermés faute d’effectif pour faire décoller les appareils.

Seuls trois, gérés par ADT fonctionnent. Les programmes de vols ont été entièrement revus. Compagnies aériennes et aéroport se disent pris en otage par une poignée de salariés qui en veulent toujours plus.

Ce que nous explique Manate Vivish, directeur général de Air Tahiti. « Cette double grève a pour conséquences que nous avons dû annuler la moitié de nos rotations sur notre réseau, et cela a concerné environ 750 à 800 passagers aujourd’hui ».

La compagnie locale s’attend à d’autres perturbations pour demain, mercredi. Et cela n’est pas sans conséquence. « Nous subissons l’aigreur des passagers qui est compréhensible ».

Outre le manque à gagner, c’est l’image de la compagnie qui est écornée, mais pas que. « Pour l’image du tourisme polynésien , c’est une catastrophe. Cette industrie, est la première pourvoyeuse de devises sur le pays, et un coup de poignard planté dans le dos de l’industrie touristique, c’est une catastrophe. », martèle Manate Vivish.

Pour lui, ils sont des jouets entre les mains des syndicats. « On a l’impression clairement que les syndicats utilisent leur pouvoir de nuisance qu’ils peuvent avoir sur des points stratégiques, comme le transport aérien, l’avitaillement etc.. pour faire valoir des exigences qui ne sont pas en relation avec le travail qui est fait. (…) Et malheureusement, nous ne pouvons que subir la situation » constate amèrement le directeur d’Air Tahiti.

Même son de cloche du côté de l’aéroport où des lits de fortunes ont été installés la nuit dernière. Eric Dumas, directeur général d’ADT, décortique l’impact que va avoir ces grèves pour Aéroport de Tahiti. « Le premier impact va être de traiter les passagers qui devaient partir hier soir et ce mardi soir, et qui vont devoir patienter toute la nuit dans l’aéroport ».

Pour Eric Dumas, ce mouvement s’apparente à une prise d’otage de l’aéroport, des compagnies aériennes, « mais aussi de tout le territoire ».

Une prise d’otage orchestrée par une vingtaine de grévistes. « Ils tiennent l’aéroport entre leurs mains, et ils ont la volonté chaque année d’en vouloir encore plus. Et pour cela, il actionne le levier gréviste, qui est le plus efficace pour eux. »

Pour la tête d’ADT, « On est sur une course au toujours plus. ». Pour autant il ne désespère pas de ramener les grévistes à la raison. « Cela fait plusieurs jours que je les appelle à plus de responsabilité. Je leur ai fait des propositions concrètes qu’ils ont refusées en bloc (…) en indiquant qu’ils voulaient leur propre accord d’établissement, ce qui est hors de question. »
 
 

Rédaction Web avec Laure Philiber et Tauhiti Tauniua Mu San.

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