Lien entre zika et malformations : préoccupation à l’international

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Publié le 02/12/2015 à 15:00 - Mise à jour le 02/12/2015 à 15:00

Dans un communiqué  publié mercredi, la direction de la Santé informe de malformations chez des enfants nés en 2014. La majorité des mères avaient contracté le zika durant leur grossesse. Aucun autre facteur de risque particulier n’a été détecté pour l’instant chez les mères des enfants.
« L’histoire a débuté sans qu’on parle réellement de zika. C’est-à-dire qu’on a eu des cas de malformations de nouveau nés, très rares, avec des troubles de la déglutition, d’origine cérébrale. C’était une chose très rare, détectée par les pédiatres. Il y a eu 1 cas, 2 cas, 3 cas… et on s’est posé la question de ce qui se passait. On s’est rendu compte que c’était des naissances qu’il y avait chez des mamans qui avaient pu être exposées à la période de zika (épidémie, NDLR). Mais qu’en même temps, il y avait beaucoup d’autres causes possibles donnant cette maladie. Donc on a recherché également des causes médicamenteuses, toxiques, etc., détaille le docteur Henri Pierre Mallet », responsable du bureau de veille sanitaire à la direction de la Santé.
« On était sur cette investigation lorsqu’on a découvert également qu’il y a eu d’autres cas de malformations cérébrales plus sévères qui s’étaient produits durant cette période. Donc au fur et à mesure, on a effectivement mis en cause probable le virus du zika. Et finalement, cette hypothèse a été rejointe par ce qui se passe à l’international, c’est-à-dire la survenue décrite il y a quelques semaines par le Brésil de cas de microcéphalies (anomalies de croissance de la boîte crânienne, NDLR). À ce jour il y a plus de 1400 cas parmi des millions de malades du zika au Brésil qui ont ces anomalies congénitales à la naissance », explique le docteur. 
 
L’hypothèse d’un lien entre zika et malformations congénitales reste à l’étude. Les autorités sanitaires poursuivent les investigations. « Il n’y a pas encore de preuve formelle que c’est bien le virus du zika qui soit en cause. C’est l’hypothèse la plus probable, mais on est encore en train de rechercher, et au niveau mondial c’est ce qu’on est en train de rechercher, souligne le docteur Mallet. Si c’était ce virus, probablement, ce serait une atteinte directe pendant la grossesse, les premiers mois de grossesse jusqu’au 6e mois éventuellement, d’un passage du virus directement chez le foetus qui serait la cause de cette malformation »

En attendant de confirmer cette hypothèse, la direction de la Santé recommande aux femmes enceintes de se protéger, plus que n’importe qui, contre les piqûres de moustiques. 

Rédaction Web (Interview : Sophie Guébel)

Henri Pierre Mallet, responsable du bureau de veille sanitaire à la direction de la Santé

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