Au moins deux syndicats manqueront à l’appel du 1er mai, ce jeudi. La Fédération de rassemblement des agents de l’administration publique (Fraap) a décidé de boycotter la rencontre à la Présidence après l’échec de négociations avec le gouvernement sur la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires.
Et la CPME fera de même, son président Christophe Plée estimant que la « rupture » avec l’exécutif « va être consommée ». « Aucune proposition n’a été retenue (…) Il n’y a pas de discussion. Donc pourquoi aller cautionner un gouvernement (…) alors que l’on n’écoute pas la CPME, qu’on n’écoute pas les petits chefs d’entreprise qui ont fait que le gouvernement n’a jamais eu autant d’argent dans les caisses (…) Ces gens-là, on s’en fout véritablement », fulmine celui-ci.
Le patron des petits patrons est particulièrement remonté contre la réforme du régime des non-salariés. « On veut faire en sorte que ces gens-là soient limités à 250 000 francs de retraite et être taxés à 9,84% sur le reste (…) On n’est pas des sous Polynésiens (…) On travaille aussi beaucoup. On n’a pas de congés payés. Un salarié, 70%, c’est l’employeur qui paye les cotisations de sa retraite », ajoute-t-il.
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La CSTP/FO, elle, sera bien présente à la Présidence, dans un contexte social « un peu tendu », dixit Patrick Galenon, son secrétaire général.
« On va voir comment le gouvernement voit les choses, que ce soit sur le plan du logement, de la caisse de chômage, sur le plan de la santé avec nos amis de l’APURAD. En plus, nous avions des négociations que nous devions finir sur les fonctionnaires (…) C’est le moment d’affirmer nos positions », dit-il.
La secrétaire générale d’Otahi, Lucie Tiffenat, entend pour sa part évoquer « l’appauvrissement » des salariés et ses conséquences sur l’économie locale.
« Si ceux qui ont un pouvoir d’achat ne consomment plus, il y aura forcément des entreprises en difficulté. Cela commence déjà à se ressentir. Je crains fort que l’on puisse rencontrer des fermetures d’entreprises et des licenciements », s’inquiète la syndicaliste.