La majorité des Tahitiens confiants dans l’avenir de la Nouvelle-Calédonie

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Publié le 16/10/2018 à 14:31 - Mise à jour le 16/10/2018 à 14:31

Une étude réalisée fin septembre 2018 par l’institut Quidnovi auprès de la communauté polynésienne résidant en Nouvelle-Calédonie a démontré qu’elle abordait le référendum du 4 novembre avec une certaine sérénité. « On ne pouvait pas rester en marge de ce référendum. D’autant plus que vivent en Nouvelle-Calédonie des Polynésiens. Au sein de la commission, nous nous sommes dits qu’il était pertinent que l’on se préoccupe de ce qu’ils ressentent, et qu’on puisse se projeter sur le devenir de cette communauté : si elle souhaite revenir au fenua ou rester là-bas » a déclaré Philip Schyle, président de la commission des institutions. « On ne peut pas rester insensible au sort de nos communautés tahitiennes qui sont installées en Nouvelle-Calédonie. C’est bien de pouvoir disposer d’éléments concrets pour pouvoir mesurer plus tard par exemple les flux migratoires » a ajouté Michel Builliard, maire de Papeete.

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Actuellement, la communauté polynésienne représente 2% de la population calédonienne. En 2014, le dernier recensement faisait état de 5 600 personnes, « un chiffre qui doit cependant être considéré avec précaution de par le métissage d’une partie de cette communauté au fil des générations » précise l’étude.

La majorité des Polynésiens -surtout ceux qui sont arrivés après 2000- sont venus s’installer en Nouvelle-Calédonie pour des raisons économiques. Le rapprochement familial fait également partie des motivations à venir sur l’île. Et bien qu’installés là-bas, 18% de la communauté tahitienne de Nouvelle-Calédonie aide financièrement sa famille restée au fenua.

64% de la communauté polynésienne de Nouvelle-Calédonie est « ancrée » dans le pays, 14% envisagerait d’en partir dans les 3 à 5 années à venir, et 14% aimerait en partir définitivement. 200 à 450 personnes pourraient donc quitter la Nouvelle-Calédonie définitivement d’ici trois ans. « Un nombre qui pourrait évoluer si la situation se détériorait d’un point de vue politique » nuance l’étude.

Et tous les Polynésiens ne rentreraient par forcément au fenua : une partie a déclaré vouloir plutôt se rendre en métropole, en Australie ou en Nouvelle-Zélande. « On sait que la moitié de ces Polynésiens sont d’abord Calédoniens même ils n’oublient pas leur origine polynésienne. Ils restent donc ancrés à la Nouvelle-Calédonie. En revanche, chez ceux qui sont partis dans les années 2000 s’y installer, il y a de l’inquiétude. La grande surprise que j’ai eu, c’est de constater que bon nombre d’entre eux ne reviendraient pas au fenua mais continueraient leur migration vers d’autres pays » a déclaré Philip Schyle.

> Une communauté confiante dans l’avenir

Et à l’approche du référendum du 4 novembre sur l’indépendance du territoire, la communauté polynésienne se veut optimiste. 59% des interrogés sont confiants quant à leur situation personnelle et professionnelle, et 43% ont confiance en l’avenir du du pays. Toutefois, cet optimisme est moins marqué auprès de ceux qui sont arrivés après 2000.

D’autres études seront réalisées aux abords des autres référendums.
 

Rédaction web avec Laure Philiber

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