La justice au secours des baleines

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Publié le 23/03/2017 à 9:44 - Mise à jour le 23/03/2017 à 9:44

Associations et agents de la Direction de l’environnement sillonnent nos eaux depuis des années lors de la saison des baleines pour rappeler aux plaisanciers et professionnels les règles d’approche des mammifères.  Et ne pas les respecter peut désormais conduire les contrevenants devant le tribunal correctionnel.

Cinq d’entre-eux, prestataire de services et particuliers, vont en faire l’amère expérience car convoqués au palais de justice d’ici quelques semaines pour des faits remontant  à octobre 2015. Des contrevenants repérés  par l’association Mata Tohora, notamment, et déjà plusieurs fois rappelé à l’ordre, selon sa directrice et fondatrice, Agnès Benet.

« Il y a deux ans, il y avait beaucoup de pressions sur les baleines, maintenant, un peu moins. En cas de comportements à risques, on note les immatriculations des bateaux, et si ce sont des personnes que l’on a déjà sensibilisé plusieurs fois sans que cela ait changé leur comportement, on passe la main à d’autres interlocuteurs, le gouvernement et le procureur. »

Ce qu’on leur reproche: avoir été trop pressants avec les baleines. « La distance à respecter pour approcher une baleine est d’une cinquantaine de mètres mais ils se rapprochaient à une dizaine de mètres, ou bien, ils passaient le moteur en marche au dessus d’une baleine et d’un baleineau. Il s’agit vraiment d’infractions significatives. »

L’association Mata Tohora, dont la vocation première reste la sensibilisation de la population au respect de cétacés,  estime toutefois qu’en arriver à des procès pourrait permettre de dissuader les derniers récalcitrants à ne pas respecter le code de l’environnement. « Il y a toujours des personnes plus réticentes que les autres à respecter les règles. Effectivement, peut être le fait d’appliquer des sanctions en calmera certains. »

Pour autant, ces comportements ne concernent qu’une infime partie des usagers de la mer. Les campagnes d’information commencent à porter leurs fruits, selon la Direction de l’environnement.

C’est ce que nous rapporte  Fanny Martre, technicienne « cellule milieu marin » à la DIREN . « Sur les dernières années, il y a du mieux. Que ce soit chez les particuliers, ou les prestataires qui ont des autorisations, les comportements ont évolués ».

Reste que de nouvelles procédures sont dans les tuyaux judiciaires et pourraient elles aussi-lieu aboutir à des procès. Et importuner les baleines peut coûter cher. Le Code de l’environnement prévoir des peines allant jusqu’à  un an de prison, 1,7 million d’amende et la confiscation des bateaux ayant permis l’infraction. Le prix à payer pour avoir stressé les mammifères qui viennent chaque années dans les eaux du fenua afin de se reposer et mettre bas.
 

Rédaction web avec Jean-Baptiste Calvas. 

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