Il y a 30 ans, Jacques Chirac annonçait la reprise des essais nucléaires

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Le président Jacques Chirac annonçait il y a 30 ans, jour pour jour, la reprise des essais nucléaires en Polynésie française. Une décision unilatérale, qui mettait fin à un moratoire de trois ans, et rouvrait une plaie jamais refermée pour une partie de la population.

Publié le 13/06/2025 à 17:28 - Mise à jour le 14/06/2025 à 8:28

Le président Jacques Chirac annonçait il y a 30 ans, jour pour jour, la reprise des essais nucléaires en Polynésie française. Une décision unilatérale, qui mettait fin à un moratoire de trois ans, et rouvrait une plaie jamais refermée pour une partie de la population.

De juin à novembre 1995, la France a réalisé six essais souterrains à Moruroa et Fangataufa, deux atolls des Tuamotu transformés en site militaires depuis les années 60. Cette ultime campagne visait à “asseoir la fiabilité de l’arsenal nucléaire” avant la signature du traité d’interdiction complète des essais.

Mais sur le terrain, l’annonce de Paris déclenche une vague d’opposition, tant en Polynésie que sur la scène internationale.

Une décision qui ravive la colère

Dès l’annonce du 13 juin 1995, la défiance monte. Des manifestations éclatent à Tahiti, portées par une population déjà marquée par trente années d’expérimentations nucléaires sur leur sol. Le 5 septembre 1995, la France procède au premier tir, d’une puissance équivalente à 8 000 tonnes de TNT. Le lendemain, des émeutes urbaines provoquent d’importants dégâts.

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En parallèle, l’opposition devient mondiale. Greenpeace mobilise le Rainbow Warrior II, qui fait escale à Papeete et met le cap sur les Tuamotu. L’ONG s’appuie sur le traité de Rarotonga, signé dix ans plus tôt aux îles Cook, qui consacrait le Pacifique comme une zone dénucléarisée.

Une histoire toujours en cours

Le 27 janvier 1996, le dernier essai est conduit. Jacques Chirac annonce la fermeture du Centre d’Expérimentation du Pacifique (CEP). Mais si les bombes ont cessé d’exploser, les conséquences résonnent encore : santé publique, environnement, reconnaissance, indemnisation. Les séquelles sont profondes.

Aujourd’hui, l’histoire de ces 193 essais aériens puis souterrains continue de s’écrire. La députée Mereana Reid-Arbelot s’apprête à publier un rapport sur la politique française d’expérimentation nucléaire.

Pour beaucoup de Polynésiens, cette campagne de 1995 a fait voler en éclats la confiance envers les autorités locales et nationales.

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