GiveVision : la technologie au service du handicap

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Publié le 05/09/2018 à 12:51 - Mise à jour le 05/09/2018 à 12:51

> Parle nous de ton parcours. Qu’est-ce qui t’a conduit au digital, aux nouvelles technologies ?
« J’ai fait mes études à La Mennais et 2 ans de prépa à Gauguin avant de partir en France pour intégrer une école de commerce. Durant mes études, je n’avais pas d’idées précises sur ce que je voulais faire. Je me suis intéressée à la Responsabilité Sociale des Entreprises et l’Education au développement durable. Après avoir travaillé dans différents secteurs et m’être engagée dans des mouvements tels que MakeSense, je me suis créée un super réseau. J’ai notamment rencontré beaucoup d’entrepreneurs et plus particulièrement des entrepreneurs sociaux. Leurs histoires, ingéniosité et créativité m’ont motivé pour devenir une entrepreneure/se et j’ai rejoint 2 rock stars pour développer GiveVision. Mon manque de background dans le digital ne m’a pas empêché de me lancer dans l’aventure. Avoir une équipe pluri-disciplinaire apporte beaucoup de valeur ajoutée à notre travail. Personnellement, voir à quel point le digital peut impacter positivement la vie de déficients visuels a facilité mon développement de compétences dans le secteur. »  

> Ta start-up Give vision développe des prothèses visuelles. Comment ça fonctionne ?
« La réalité augmentée est en plein boom mais elle est surtout utilisée dans le monde du jeux. Nous l’utilisons comme une loupe digitale sophistiquée. Notre application est installée sur un téléphone, placé dans un casque à réalité virtuelle pour offrir un grand champ de vision. Elle est gérée par les utilisateurs grâce à une télécommande à 4 boutons. Cette combinaison d’appareils forme SightPlus, notre premier produit, et innove dans sa capacité à améliorer instantanément la vision. L’utilisation de la télécommande permet de personnaliser de façon simple et en temps réel la nature de l’image en fonction de paramètres disponibles (un zoom pouvant aller jusqu’à 18X, 4 types de contrastes + le mode normal et une gestion personnalisable de l’exposition lumineuse).
Notre appareil est adapté pour des personnes qui ont besoin d’équipements adaptés pour accéder à l’information car les lunettes ne vue ne conviennent plus et les traitements ou opérations chirurgicales sont limités pour restaurer la vue. »

 
> Où en est ton produit ? Est-ce qu’il est déjà commercialisé et peut-on espérer le trouver un jour en Polynésie ?
« Nous avons commencé à commercialiser notre premier produit, SightPlus, en Angleterre. Celui-ci est, en partie, pris en charge par des subventions du gouvernement pour équiper les salariés et les étudiants. 
Nous sommes également en train de développer un deuxième produit pour répondre à leurs besoins de mobilité et de confort d’utilisation. 
J’aimerais profiter de mon séjour à Tahiti pour étudier les options de démonstration et de commercialisation pour que les déficients visuels du fenua aient l’opportunité de tester de nouvelles solutions. »  

> Que souhaites tu apporter aux visiteurs du Digital Festival Tahiti ?
« J’aimerais sensibiliser les visiteurs du Digital Festival à l’importance de « l’inclusive design », comment les décisions telles que l’ergonomie d’un appareil ou son interface vont inclure ou exclure des utilisateurs. L’handicap est un grand challenge dans la mesure où nos sociétés se sont très peu voire pas du tout organisées en prenant en compte de cette diversité des besoins. Le nombre de personnes ayant un handicap représente 1/6 ème de la population mondiale. Ce qui signifie aussi de nombreuses opportunités pour innover. 
J’aimerais également leur montrer ce que la technologie des lunettes intelligentes nous réserve ! Bien que nous développons une solution pour les malvoyants, tout le monde pourra bénéficier de cette technologie. » 

 

Propos recueillis par Manon Della-Maggiora

Le Digital Festival Tahiti aura lieu du 24 au 27 octobre à la CCISM et  à la présidence. Au programme : des ateliers, conférences, démonstrations…  

Mais surtout, l’événement, réuni des professionnels du digital. Kat Borlogan, directrice de la French Tech fera partie des invités. On retrouvera également Stéphane Distinguin, président de la grande école du numérique. Mais aussi de nombreux créateurs de start-ups. 

Le Digital Festival Tahiti est gratuit et ouvert à tous. Mais il faut s’inscrire en ligne, notamment pour les ateliers.  

Pour réserver votre place, cliquez ICI 

 

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