Émeutes en Nouvelle-Calédonie : Le CHPF a envoyé 60 poches de sang au Médipôle de Nouméa

Publié le

60 poches de sang ont été envoyées en urgence au Médipôle, en Nouvelle-Calédonie, où les dons de produits sanguins sont à l’arrêt depuis le début des émeutes. Aujourd’hui, les axes qui entourent l’hôpital principal de Nouméa ne sont toujours pas sécurisés, rendant l’accès aux soins très encore compliqué.

Publié le 22/05/2024 à 16:30 - Mise à jour le 22/05/2024 à 17:30

60 poches de sang ont été envoyées en urgence au Médipôle, en Nouvelle-Calédonie, où les dons de produits sanguins sont à l’arrêt depuis le début des émeutes. Aujourd’hui, les axes qui entourent l’hôpital principal de Nouméa ne sont toujours pas sécurisés, rendant l’accès aux soins très encore compliqué.

Des carcasses jonchent encore les routes par endroit, comme à l’entrée du Médipôle dans le grand Nouméa. Situé non loin des affrontements, l’hôpital n’a pas subi de dégradation. Mais les routes qui y mènent sont loin d’être sûres. Difficile d’y entrer, difficile également d’en sortir. Pour les patients, comme pour le personnel.

À Nouméa, le centre de santé de la province Sud s’est donc transformé en centre de médecine de ville, avec un service de protection maternelle et d’urgence.

« Depuis quelques jours, nous avons ouvert le centre en mode urgence, c’est-à-dire qu’on a rapatrié le personnel qui était dans d’autres structures pour pouvoir monter en compétences sur le centre de l’espace santé où nous faisons actuellement puéricultrices, sages-femmes, médecins pour la médecine générale, et psychologues pour avoir de l’écoute et de la bienveillance envers la population, explique Patricia Pedre, directrice adjointe la DPASS (direction provinciale de l’action sanitaire et sociale). Comme on a n’a pas accès au CHT, donc on ne peut pas avoir accès aux urgences du CHT ni aux praticiens qui sont là-bas, donc on fait l’avant-garde de la prise en charge soignante. »

Si plus de 90 barrages ont déjà été neutralisés et progressivement nettoyés, des quartiers entiers restent difficilement accessibles. Dans ce contexte, le centre de transfusion sanguine de Nouméa est déserté des donneurs. Pour éviter une pénurie, le Médipôle s’est donc tourné vers son homologue du fenua.

« On avait reçu dès le début des événements en Nouvelle-Calédonie des demandes, parce qu’ils nous faisaient état de risque d’assèchement de leur stock de produits sanguins, raconte Jean-Marie Savio, directeur de l’Administration générale et des sécurités. C’est bien le haut-commissariat qui nous a indiqué qu’il préparait un vol spécial et nous demandait ce qu’on avait comme disponibilités et sous quel délai. »

Un don de sang qui n’impactera pas la Polynésie. Selon, Julien Broult, directeur du centre de transfusion sanguine, « depuis quelques jours, j’avais un afflux de donneurs de sang, ce qui m’a permis de gonfler mes stocks et de ne pas mettre la Polynésie en difficulté et de permettre le transfert de 60 poches pour la Calédonie« 

Les poches ont été acheminées sur le Guardian vers le Médipôle qui compte sur l’État pour rétablir le lien avec le reste de l’agglomération. « L’instinct de survie nous a aidés, comme pour la période Covid, à lever la tête et à se dire « allez, on y va et on fait quelque chose pour pouvoir sauver la population » », confie Patrica Pedre.

Un formidable élan de solidarité s’est mis en place depuis le début des émeutes. Et des drapeaux blancs font leur apparition, avec l’espoir d’une reprise du dialogue.

Dernières news

Activer le son Couper le son