Dépistage de grande ampleur de la tuberculose à Mahina

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Publié le 18/09/2017 à 11:53 - Mise à jour le 18/09/2017 à 11:53

Les habitants des quartiers de Tuiho, Tititia et Taharaa, ont donc été conviés à se faire dépister ce mardi. Le dépistage démarre tout d’abord par un questionnaire médical afin de recenser les signes cliniques du patient. Puis on remet à celui-ci une ordonnance pour une radio des poumons qu’il devra passer d’ici vendredi. S’ensuit une intradermo réaction, soit une piqûre dans le bras, dans lequel un produit est injecté et, vendredi, les médecins mesureront l’induration qui a été créée par l’injection. En fonction de celle-ci, soit la personne est déclarée saine et l’aventure se termine là, soit un doute subsiste et elle devra passer des analyses supplémentaires.

Marine Giard, médecin nous explique « Quand on diagnostique un cas de tuberculose, on fait une enquête auprès de la famille, des proches, et l’entourage professionnel ». Sauf que dans le cas présent, les médecins se sont aperçus que dans certains quartiers, plusieurs foyers étaient touchés et que l’enquête habituelle ne suffisait plus. Il fallait l’étendre. « On a préféré faire une enquête sur l’ensemble du quartier, car cela fait plusieurs années que ça dure, et on pense qu’il y a une transmission qui continue dans le quartier, que l’on a pas réussi à identifier avec le dépistage habituel. »

La tuberculose est une maladie contagieuse qui se transmet de personne en personne, dont la forme la plus fréquente est la forme pulmonaire. Dans ce cas-là, elle se transmet par les sécrétions bronchiques. « On tousse et on projette la bactérie responsable de la tuberculose. » Les conditions favorables à la transmission de la maladie, sont « les contacts répétés et rapprochés avec une personne malade et contagieuse et à fortiori si l’on se trouve dans une pièce mal aérée. »

Promiscuité, insalubrité et précarité sont les conditions idéales pour le développement de la maladie et sa transmission. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas une maladie qui avait disparu, même si la tuberculose faisait des ravages après-guerre et que depuis l’on en entendait quasiment plus parler. « Cette maladie n’a jamais totalement disparu. Elle était bien plus élevée dans le passé. Ce qui a permis de diminuer son incidence, c’est une nette amélioration des conditions de l’hygiène de vie et le traitement par antibiotique qui a participé à la baisse de l’apparition de nouveau cas. »

Le traitement de la tuberculose se fait par antibiotiques. Plusieurs, et ce durant plusieurs mois. « Au minimum six mois. C’est long, et c’est pour cela que parfois les patients ont du mal à suivre le traitement jusqu’au bout. » En effet, les personnes atteintes doivent prendre chaque jour plusieurs molécules et plusieurs médicaments, ce qui peut en rebuter certains.

Pour en guérir, il est très important de mener le traitement à son terme. « Si on s’arrête avant, on risque d’avoir une rechute de la maladie, mais en plus, la bactérie risque de devenir résistante aux antibiotiques, et là, cela devient beaucoup plus compliqué à traiter. »

Si une personne est atteinte de la tuberculose, elle sera hospitalisée,  puis isolée, dans une chambre seule, le temps que le traitement soit initié et qu’elle ne soit plus contagieuse. « Elle sortira une fois qu’elle n’est plus déclarée contagieuse, mais par contre, il ne faudra pas qu’elle arrête le traitement ».

En Polynésie, la tuberculose est présente dans plusieurs archipels, et 50 à 60 nouveau cas par an sont signalés, chiffre que les autorités médicales n’arrivent pas à endiguer. Suite au recensement de quelques cas à Tahiti, la Direction de la santé a décidé de mener une vaste opération de dépistage, constituée de plusieurs rendez-vous à Papeete, à Pirae.
 

Pascal Bastianaggi

 
 

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