CHPF : le budget 2024 pas encore voté, des personnels inquiets

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Ils s’interrogent sur leur avenir : les professionnels de santé de l’hôpital de Taaone attendent toujours le vote du budget du CHPF. Un vote encore repoussé. Déjà contraints de fermer, un temps, la moitié des blocs opératoires, faute de moyens, les représentants du personnel décrivent des soignants épuisés, en manque de considération, et sans visibilité sur l’avenir de l’établissement. Ils disent attendre des actes, ou un transfert de compétences à l’État.

Publié le 19/01/2024 à 11:28 - Mise à jour le 19/01/2024 à 14:56

Ils s’interrogent sur leur avenir : les professionnels de santé de l’hôpital de Taaone attendent toujours le vote du budget du CHPF. Un vote encore repoussé. Déjà contraints de fermer, un temps, la moitié des blocs opératoires, faute de moyens, les représentants du personnel décrivent des soignants épuisés, en manque de considération, et sans visibilité sur l’avenir de l’établissement. Ils disent attendre des actes, ou un transfert de compétences à l’État.

Son vote était prévu en fin d’année dernière. Le budget de l’hôpital du Taaone n’est toujours pas établi. En 2023, la question avait généré de fortes tensions au centre hospitalier, débouchant même sur une grève il y a tout juste un an. Le personnel, qui a déjà exprimé ses difficultés à composer avec un manque criant de moyens, dit se sentir oublié.

« Nous sommes fatigués, souffle Mireille Duval, secrétaire générale du SPCHDT affilié à la fédération des interprofessionnels de la santé en Polynésie. Nous avons besoin de moyens, et c’est peut-être cette non-perception des moyens qui nous inquiète, parce qu’on a vraiment besoin de moyens pour bien travailler, pour avoir une bonne qualité de soins. Le dialogue est là, mais nous, nous voulons des actions. C’est ça qui nous inquiète. C’est parce qu’on ne voit rien arriver. Il y a une pétition qui continue à tourner (…) Vraiment on se dit « est-ce qu’il faut continuer ? ». »

Avec plus de 2200 salariés, l’hôpital de Taaone est le deuxième employeur du Pays après l’administration. Si son budget n’est pas voté à la fin du mois de mars, le haut-commissaire peut saisir la Chambre territoriale des comptes alors habilitée à agir. Un scenario envisagé par le personnel.

« Je ne vais pas parler pour les autres, mais généralement quand on atteint le 31 mars, on dépend ensuite de la tutelle, c’est-à-dire de l’État. Peut-être qu’il nous faut ça aussi pour nous aider. Si on devait passer dans les mains de l’État, parce que l’État est en train de donner 32 milliards dans la santé parce qu’ils disent que la santé est un trésor. Pourquoi pas, mais il faut prévenir tout le monde. Donc on se pose pas mal de questions : est-ce qu’on va rester de compétence du territoire, est-ce qu’on va être transférés à l’État ? Peut-être que l’État devrait nous soutenir. »

Le prochain conseil d’administration qui devrait aborder la question du budget pourrait avoir lieu début février. En attendant, les arrêts maladie et les départs continuent à perturber le bon fonctionnement de l’établissement.

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