Air Moorea : réentendu, un témoin change de version

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Publié le 22/10/2018 à 13:57 - Mise à jour le 22/10/2018 à 13:57

« Mon intime conviction, pour ne pas dire ma certitude, est que le câble n’a pas pu se casser, a lancé Manate Vivish à la barre. Je reste persuadé que s’il y a eu des manquements, ils ne sont pas en lien avec l’accident. » Comme les autres prévenus avant lui, le P-dg d’Air Tahiti, maison mère d’Air Moorea, a écarté la thèse soutenue par l’accusation et les experts judiciaires, ce mardi au palais de justice. Et pour conforter cette position, les avocats de la défense ont refait citer un ancien pilote-instructeur d’Air Moorea, déjà entendu la semaine passée.
 
Et si celui-ci évoquait il y a quelques jours la possibilité de la rupture du câble de gouverne, il a aujourd’hui changé de version après, selon ses dires, avoir pris connaissance ce week-end d’un diagramme émanant du rapport du Bureau enquêtes et analyses.
Selon l’analyse qu’il en fait, l’avion a continué à planer 5 secondes après que le pilote a lâché son juron. Il en conclut que le câble ne s’est pas rompu en vol, mais que le commandant de bord a probablement été victime d’un malaise.
 
Mais ce revirement de dernière minute du témoin a irrité les parties civiles tout comme le procureur qui l’a accusé de faire preuve de « malhonnêteté intellectuelle ». Des propos qui ont fait bondir la défense. « Je ne peux pas tolérer que le procureur s’en prenne au témoin. C’est trop », a tonné Me François Quinquis. em> »Si on était en d’autres lieux, je vous dirais que je suis amusé, a pour sa part réagi à l’issue de l’audience Me Rosenthal, l’avocat de familles de victimes. Parce que des témoins, en général, quand ils disent quelque chose de sensé, c’est spontané. Ce n’est pas plusieurs années après avoir ouvert un rapport du BEA qu’on a épluché et épluché, et comme par hasard, quand on revient à l’audience on nous dit : je n’ai pas lu la bonne page, j’ai oublié cette page. Ce n’est pas sérieux. C’est un témoignage qui est très orienté mais qui n’a pas la valeur d’un témoignage. »
 
Les plaidoiries des avocats des parties civiles sont attendues ce mercredi, suivies du réquisitoire du procureur de la République. Le procès pourrait s’achever jeudi.
 

 Rédaction Web avec Jean-Baptiste Calvas
 

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