C’est le plus gros projet industriel en Polynésie : pendant les deux ans de chantier, 800 ouvriers sont attendus sur cet atoll peuplé de 1200 habitants. Et si l’exploitation fonctionne à plein régime, avec des parcs à poissons disséminés sur de nombreux atolls de l’archipel des Tuamotu, elle pourrait donner un emploi à 10 000 personnes, selon M. Wang Chen, PDG de Tahiti Nui Ocean Foods.
L’emploi de la main-d’œuvre locale est l’une des principales préoccupations de la petite mairie de Hao et du gouvernement polynésien. Les jeunes quittent les atolls des Tuamotu, où l’on vit surtout de pêche et de coprahculture (extraction de l’huile de noix de coco), pour se rendre à Papeete, où l’emploi est rare.
Wang Chen s’est engagé à employer un maximum de Polynésiens, et en particulier les jeunes de l’atoll. C’est aussi son intérêt, assure-t-il, puisque cela lui évitera d’avoir à loger ses ouvriers.
L’autre inquiétude porte sur l’environnement. Mais le Président de la Polynésie française Edouard Fritch a rassuré lui-même les habitants de Hao : « s’il tue l’environnement, il tue sa propre entreprise » leur a-t-il déclaré.
Selon Wang Chen, 10% de l’eau de l’ensemble de ses bassins sera filtrée et renouvelée chaque jour. Il estime « très faible » l’impact sur l’environnement, grâce aux études scientifiques de l’université de Shanghaï.
Principale difficulté pour le chantier : il faudra acheminer 580 000 tonnes de fret sur l’atoll en deux ans, bien au-delà des capacités des navires qui approvisionnent habituellement les Tuamotu.
Ce projet, lancé en 2012, a été retardé par plusieurs changements de gouvernement en Polynésie française, et même par un changement d’atoll : Makemo avait été initialement prévu, mais Hao a été préféré parce qu’il dispose déjà d’une grande piste d’atterrissage.
Hao a en effet été la base arrière du Centre d’Expérimentations du Pacifique (CEP) : les militaires vivaient à Hao tandis que les essais nucléaires avaient lieu sur deux autres atolls des Tuamotu : Moruroa et Fangataufa.
L’atoll conserve d’ailleurs les stigmates de cette époque : d’énormes pneus d’engins de chantier et des tôles rouillées jonchent encore les plages. Mais la dépollution de l’atoll, en surface et sous-marine, est assurée par un bataillon de 25 militaires du génie. Ils devraient avoir effacé toutes traces du passage de l’armée d’ici huit mois.
Edouard Fritch, le président de la Polynésie française
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Théodore Tuahine, le Maire de Hao
Wang Chen, le PDG de Tahiti Nui Ocean Food