Un comité contre la défusion de Tautira

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Publié le 29/09/2018 à 13:32 - Mise à jour le 29/09/2018 à 13:32

Depuis 1973, Tautira fait partie de la commune associée de Taiarapu Est, et depuis 1988, elle demande sa défusion. Une demande qui continue encore aujourd’hui de diviser ses habitants. La semaine dernière, nous avions rencontré ceux qui étaient pour la défusion, et qui dénonçaient le fait que toutes les subventions de la commune étaient uniquement réservées à Afaahiti.
Ce dimanche, nous avons rencontré, ceux qui, au contraire, souhaitent que la commune de 2 449 habitants reste rattachée au chef-lieu de la presqu’île, Taravao. Ils étaient plusieurs à s’être donnés rendez-vous ce matin devant l’unique magasin du petit village, tracts à la main, afin de convaincre ceux qui sont contre la défusion de Tautira.

« Nous n’avons rien à Tautira »

Marceline Pifao, habitante de Tautira, fait partie de ce comité : « Nous ne sommes pas encore prêts. Déjà, nous n’avons rien, même pas de bus pour le transport scolaire, même pas de policiers municipaux ou de plombiers. Nous sommes obligés d’appeler Taravao pour venir. Il faudrait d’abord se préparer avant de se séparer de Taravao ». Un seul magasin, une seule station-service… pas de poste de police ni de caserne de pompiers. Selon les opposants à la défusion, la petite commune au bout de la côte Est n’a pas les moyens de son indépendance politique et financière, notamment pour faire face aux problématiques de l’eau potable ou de la gestion des déchets.

« C’est plus un jeu politique qu’une démarche citoyenne » pour les partisans du oui

« On est en train d’informer la population pour qu’elle dise non à la défusion. On n’aura jamais les moyens de se développer, nous n’avons pas les ressources nécessaires. Et si on commence à se séparer de la commune de Taiarapu Est, on aura des taxes à payer, on n’aura pas de pompiers, pas de dispensaires, pas les moyens pour gérer les transports des enfants etc. » déplore 
Marco Frogier, habitant à Tautira et travaillant à Taravao. « Je suis allé rencontrer ceux qui sont pour la défusion, et c’était assez dur. Leur façon de faire, ce n’est pas possible. C’est plus un jeu politique qu’une démarche citoyenne pour eux. Alors qu’il faut agir calmement et laisser la population décider ».

Les partisans des deux camps auront la possibilité de s’exprimer dès lundi dans les mairies. Le divorce de Tautira avec les trois autres communes voisines sera-t-il prononcé un jour ? L’avis des habitants sera minutieusement étudié par un commissaire enquêteur avant que son rapport ne soit rendu public.
 

Rédaction web avec ​Thomas Chabrol et Mata Ihorai

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