Réforme fiscale : l’opposition unanime contre un texte « anti-économique »

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Ouverte ce mercredi, la 7e séance de la session budgétaire a, comme depuis les premières annonces des mesures fiscales du gouvernement Brotherson, fait des vagues au sein de l'Assemblée de la Polynésie française (APF). Examinées dans le cadre de l'examen du budget 2024, ces mesures ont été adoptées sans vote de l'opposition, jugeant le texte "illégal" et "anti-économique" .

Publié le 13/12/2023 à 18:25 - Mise à jour le 21/12/2023 à 14:05

Ouverte ce mercredi, la 7e séance de la session budgétaire a, comme depuis les premières annonces des mesures fiscales du gouvernement Brotherson, fait des vagues au sein de l'Assemblée de la Polynésie française (APF). Examinées dans le cadre de l'examen du budget 2024, ces mesures ont été adoptées sans vote de l'opposition, jugeant le texte "illégal" et "anti-économique" .

Réunis ce mercredi pour voter le budget primitif de la Polynésie pour 2024, les élus de l’opposition à l’Assemblée de la Polynésie française (APF) ont une nouvelle fois tancé le gouvernement Brotherson, et notamment son ministre des finances Tevaiti Pomare, déjà désavoué par le Tavini en commission des finances.

À M. Pomare qui, dans la continuité des politiques précédentes, assure vouloir « réduire la pression fiscale, soutenir les entreprises et rendre du pouvoir d’achat aux ménages » en 2024, la représentante non-inscrite Nicolas Sanquer répond sans détour : « Nous avons des choses à dire car les objectifs pour lutter contre la vie chère ne sont pas atteints dans tout ce qu’ils nous présentent, déplore-t-elle. La réduction des dépenses publiques : on ne voit pas. On n’a pas le « budget du changement » . Nous avons besoin de réponses et nous allons débattre » . Nuihau Laurey a de son côté qualifié le texte d’ « anti-économique » .

« Ce sont des mesures qui impactent certaines catégories de personnes , analyse la représentante Tapura Tepuaraurii Teriitahi. Ceux qui font des achats de terrains, de maisons, mais qu’en est-il des achats de denrées alimentaires ? (…) C’est notre vie au quotidien qu’on veut transformer et force est de constater qu’il n’y a aucune mesure qui change notre vie au quotidien » .

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« C’est complètement borderline »

Nicole Sanquer, représentante non-élue à l’APF

Fait unique dans l’histoire de Tarahoi, les 19 élus de la minorité ont décidé de participer à l’analyse du texte… sans pour autant voter, dénonçant des vices de procédures. A Here ia Porinetia et le Tapura envisagent conjointement un recours devant le Conseil d’État. « C’est complétement, borderline, même illégal de voir que des articles amendés ne figurent plus dans le texte à étudier, tonne Nicole Sanquer. On apprend par le président de l’APF (Tony Géros – ndlr) que quand les votes ne leur plaisent pas, on annule les votes d’une commission (…) on réécrit les textes (…) ce n’est pas dans le règlement intérieur » .

Autre particularité de la journée : la cadence des débats imposée par le président de l’assemblée, que n’ont pas manqué de remarquer les élus de l’opposition. « (Tony Géros) essaie de mettre en place une méthode où il nous demande de poser nos questions tous ensemble et que le gouvernement réponde en une fois, sans nous donner la possibilité de débattre, ce que pourtant le règlement intérieur nous permet » , soupire Tepuaraurii Teriitahi

Les débats autour de ce premier budget primitif du gouvernement Brotherson vont se poursuivre tard dans la nuit. Ce dernier devrait toutefois être voté demain.  

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