Oscar Temaru : « cette résolution tombe à pic »

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Publié le 17/07/2016 à 12:37 - Mise à jour le 17/07/2016 à 12:37

Après la réinscription sur la liste des pays à décoloniser, l’examen de la résolution au mois de juin dernier par l’ONU est un pas supplémentaire pour le processus…
« Tout à fait, j’aimerais quand même faire une rétrospective pour dire que c’est une résolution qui date des années 1960, et la résolution qui était sortie à l’époque c’était la résolution 15/14 qui rappelle les droits des peuples à l’autodétermination. Mais nous avons été retirés de la liste en 1947 de façon unilatérale donc, nous ne pouvions pas profiter de cette résolution et il fallait attendre la résolution de notre pays pour pouvoir ensuite prétendre à bénéficier de toutes ses dispositions qui sont ratifiées par la France, par tous les pays membres et surtout les pays du conseil de sécurité, donc c’est une grande victoire pour le peuple polynésien, le peuple ma’ohi parce que nous connaissons bien le statut de notre pays dans son article 14 eh bien, il est stipulé quelles sont les compétences de l’Etat : la défense, la justice et concernant également, les matières premières stratégiques, alors qui ne sont pas bien définis, il suffirait que la France demain dise voilà, les terres rares c’est une matière première stratégique, il y a l’article 47 qui prévoit les compétences du Pays quant à l’exploration et l’exploitation de ces ressources mais il y a toujours cette ambiguïté qui date de 40 ans, depuis 1977. »
 
Vous avez longtemps évoqué l’existence de ses ressources, est-ce que vous sentez le danger venir de l’extérieur ?
« C’est ça, vous posez la bonne question puisque nous avons préparé une pétition pour soutenir cette résolution qui vient d’être adoptée par le comité de décolonisation et ensuite elle va passer en 4e comité puis à l’Assemblée générale pour information, c’est tout. Parce que les grosses entreprises européennes et d’autres entreprises qui viennent d’ailleurs veulent venir ici chez nous exploiter ses ressources. C’est là, ce sont les rapports du Sénat, ce sont également les rapports du forum, parce qu’il faut savoir que les pays qu’on appellent le BRIC, c’est à dire le Brésil, l’Inde et la Chine absorbent toutes ces matières premières, notamment la Chine qui contrôle à 75 % ses ressources. Donc, l’Europe va se retrouver en manque. On ne peut plus aujourd’hui se passer du téléphone portable, de toutes ses nouvelles technologies. On a besoin de ses matières premières, il faut venir chez nous exploiter ça. Et là, cette résolution tombe à pic. »
 

 
Vous parliez tantôt de la pétition, est-ce que c’est déjà en place ? Vous l’avez lancée ? Comment ça doit se passer ?
« Ça y est c’est parti, ça a été distribué depuis hier (samedi, NDLR), d’ailleurs c’est pour cela que nous avons organisé cette grande réunion hier à Tavararo. D’autres copies vont sortir puisque nous voulons partir à New-York avec cette pétition soutenue par cette population. »
 
Concernant l’article 7, quel est l’objectif recherché ? La modification de la loi Morin ?
« Vous savez quand cette affaire avait démarré, c’est moi qui suis allée au tribunal avec les membres de Moruroa e Tatou. Dès le début, le juge a annoncé : nous ne sommes pas là pour juger de l’opportunité de faire les essais nucléaires chez vous en Polynésie. Nous sommes là uniquement pour juger les problèmes qu’auraient connus les travailleurs qui ont travaillé pour les entreprises à Moruroa. »
 

 

 

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