Nucléaire : Edouard Fritch justifie sa politique

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Publié le 17/04/2018 à 16:52 - Mise à jour le 15/06/2019 à 3:02

Edouard Fritch a adressé une lettre de neuf pages en réponse à l’association 193 qui a demandé, en début de mois, aux candidats aux élections territoriales « d’oser » se positionner sur la question du nucléaire.

 Avant le président du Pays, Oscar Temaru, Marcel Tuihani et Tauhiti Nena avaient adressé leur réponse. A la différence de ces derniers, le Tapura a envoyé sa réponse de manière directe aux rédactions. Pour les trois premiers, c’est l’association 193 qui les a transmises aux médias.

Dans ce courrier, Edouard Fritch revient sur la genèse des essais et sur leur importance pour un pays comme la France.

S’il reconnaît sa naïveté d’avoir cru aux discours d’une « bombe propre », le chef de file du Tapura se défend d’avoir été complice. Il explique :

« Il est vain de vouloir aujourd’hui rechercher une complicité, ne serait-ce que d’un seul d’entre nous. Doit-on rappeler, de plus, que parmi tous ceux qui se présentent aux élections territoriales de 2018, pas un n’était un adulte dans les années cinquante ? J’étais moi-même un enfant. Plusieurs d’entre les candidats actuels n’étaient pas même nés. »

SUIVI DES ESSAIS ET ETUDE…

A moins d’une semaine du premier tour du scrutin, la tête de liste du Tapura huira’atira justifie sa politique en matière de nucléaire. Il rappelle ses faits d’armes : la réactivation du conseil d’orientation et de la délégation pour le suivi des conséquences des essais nucléaires, le rappel de Bruno Barrillot pour travailler sur la question, la négociation de l’accord de l’Elysée « dont la pierre angulaire est la reconnaissance du fait nucléaire » ou encore la demande d’une étude sur les maladies transgénérationnelles.

Edouard Fritch explique qu’une experte japonaise, le docteur Katsumi Furitsu, a été mandatée pour la mener et des budgets ont été alloués à cet effet en 2017. Mais suite à la « polémique entretenue par une pédopsychiatre clinicien (et non pas chercheur) », Edouard Fritch indique que l’experte s’est retirée.

REFONTE DE LA LOI MORIN

En ce qui concerne l’indemnisation des victimes et sa position sur la loi Morin, le président du Tapura huira’atira estime, comme l’association, qu’une refonte totale de la loi est nécessaire. Il souligne :

« Ce combat de fond, je suis prêt à le mener avec l’appui de tous nos parlementaires et la confiance que vous me témoignerez à l’occasion des prochaines élections territoriales. »

Le président du Pays rappelle tout de même que c’est aux Polynésiens de constituer un dossier en vue d’une indemnisation. Edouard Fritch regrette que peu de personnes concernées fassent la démarche.

« Le sens de la dignité et de la pudeur qui caractérise nos concitoyens et font leur noblesse sont ici des traits de caractère qui les pénalisent. Les moyens que nous nous efforçons de déployer pour aller au plus près d’eux et pour les accompagner dans leurs démarches resteront vains pour l’essentiel. »

Edouard Fritch martèle qu’il souhaite un système d’indemnisation juste et respectueux.
Pour lui, aujourd’hui, des progrès ont été faits. La parole s’est libérée. Il ajoute que c’est à suite à ses « demandes répétées » que le projet de centre de mémoire est de nouveau sur les rails.  

A la fin de sa lette, Edouard Fritch précise qu’il continuera de travailler sur la question du nucléaire, réélu ou non.

« […] je poursuivrai, avec ardeur, toutes les actions engagées ces dernières années pour une pleine et entière prise en compte du fait nucléaire. J’ajoute que si je n’accédais pas à ce mandat, mon engagement resterait tout aussi total sur cet enjeu, aux côtés de tous ceux qui auront la charge de conduire les affaires du Pays, s’ils le veulent bien. […] »

Grande absente de cette lettre : la question du référendum que souhaite organiser l’association 193. Edouard Fritch ne l’évoque pas.
 

Rédaction web

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