Dans une lettre ouverte, il rétorque au maire de Bordeaux : « Votre passé judiciaire ne vous place pas au-dessus des déboires que je traverse et ils ne font pas de vous pour autant quelqu’un d’infréquentable. Mieux, ils ne vous empêchent pas d’être candidat à la présidence de la République. Pourtant vous avez choisi de m’ignorer, c’est votre choix. »
Mais dans sa lettre, Gaston Flosse est également revenu sur le départ d’Edouard Fritch du Tahoeraa Huiraatira. Et sur la résolution déposée à l’assemblée en 2014 sur le nucléaire. « Avec le recul, les déclarations du président Edouard Fritch, que ce soit devant le Comité de Suivi de la Loi Morin, en présence des associations antinucléaires ou lors de la visite officielle du président de la République, montrent qu’il est en parfaite adéquation avec le constat et les préconisations de cette résolution. Ses propos illustrent à postériori combien les divergences mises en avant à l’époque pour justifier la rupture avec son propre parti n’étaient en réalité que des prétextes qui ne trompent plus personne, puisqu’il demande aujourd’hui ce qu’il rejetait hier ».
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Dans un communiqué envoyé mercredi aux médias, le Tapura Huiraatira réplique : « comme toujours avec le président du Tahoeraa, et même s’il s’adresse à l’ancien Premier ministre, ce sont les ressentiments à l’égard du président Edouard Fritch qui prennent le dessus dans cette correspondance. Une vaine querelle qui déforme inlassablement la réalité objective, mais surtout qui tourne à l’obsession pathologique.
Le plus pathétique dans les déclarations de Gaston Flosse, c’est qu’il tente de faire accréditer le fait qu’il est aujourd’hui le chantre de la lutte pour la reconnaissance des conséquences néfastes des essais nucléaires, tout en admettant par ailleurs qu’il a été le meilleur ambassadeur dans le Pacifique des essais propres lors de la reprise des expérimentations en 1995. »
Le Tapura pointe du doigt « l’incohérence » dans les propos de Gaston Flosse. « Grand défenseur des victimes des essais nucléaires, on se demande pourquoi Gaston Flosse a attendu jusqu’en novembre 2014 pour faire déposer à l’assemblée par le Tahoeraa Huiraatira une résolution réclamant 100 milliards à l’Etat pour avoir procédé aux expérimentations en Polynésie. Pourquoi ne l’a t-il pas fait au lendemain du 2 juillet 1966, alors qu’il a pu constater lui-même, puisqu’il était sur place avec le général Billotte, que le nuage atomique était passé sur Mangareva. Pourquoi n’a t-il rien dit à l’époque sur les risques encourus par les populations alors qu’il ne pouvait pas être dans l’ignorance ?
Et pourquoi ce même Gaston Flosse s’est-il empressé, dès son retour au pouvoir en 2013, de limoger Bruno Barrillot de son poste de délégué au suivi des conséquences des essais et de fermer le Conseil d’orientation pour le suivi des essais nucléaires ? »
Pour le Tapura, « Gaston Flosse n’est porté que par des rancœurs personnelles : rancœur contre l’Etat parce que le président de la République ne lui a pas accordé de grâce, le privant du pouvoir ; rancœur à l’égard d’Edouard Fritch qui n’a pas voulu être son pantin ; rancœur à l’égard d’Alain Juppé qui n’a pas voulu se faire photographier avec lui. Rancœur, rancœur… »
« Que Gaston Flosse prenne conscience de la réalité et médite cet article du code civil : « nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude ». En d’autres termes, s’il n’a plus le pouvoir, c’est en raison des multiples fautes qu’il a commises et qui ont été sanctionnées par la justice », termine le Tapura.