La résolution du Congrès des communes laisse « un sentiment amer » à Fritch

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Publié le 08/08/2016 à 13:48 - Mise à jour le 08/08/2016 à 13:48

« La résolution du 27e congrès des communes m’a laissé un sentiment amer. Mais j’ai préféré ne pas réagir à chaud pour prendre du recul, de la hauteur et mieux analyser ce texte. Mon amertume est d’autant plus forte que depuis que j’ai pris mes fonctions à la tête du Pays, j’ai multiplié les initiatives en faveur des communes. » Par ces mots, le Président du Pays exprime clairement son étonnement quant aux reproches qui lui sont faits par les maires à l’issue du congrès des communes.
 
Ces reproches concernent essentiellement le manque de concertation entre les maires et le Pays quant aux différents projets. « Pourquoi apprenons-nous les projets par voie de presse », se demandent les maires. Dans la résolution du congrès adressée à Edouard Fritch, les premiers magistrats des communes établissent une liste de griefs sous forme interrogative :
« Pourquoi un transfert de compétences pour les communautés de communes au goutte à goutte ? Pourquoi ce sentiment que nos partenaires ne nous pensent pas à la hauteur ? Pourquoi cette impression d’opportunisme de la part du Pays ? Pourquoi être associés in extremis aux grands débats de notre avenir ? Pourquoi ce sentiment permanent de manque de considération ? Pourquoi serions-nous réduits aux seuls rôles d’aiguilleur et de guichet ? « 
 
Par la suite, les maires ne mâchent pas leurs mots en évoquant un « taahoa », un ras-le-bol total. Une réaction qui étonne fortement le chef de l’exécutif polynésien : «  Je ne comprends pas comment on peut venir me dire : Mr le président, nous en avons marre. Leurs dossiers sont traités sur le plan technique, je ne fais aucun choix politique, je ne juge pas de l’opportunité des projets des communes, je leur fais confiance ». D’autant plus qu’il pensait entretenir de bonnes relations avec les maires depuis deux ans.

Edouard Fritch parle de manipulation de la part de certains maires mécontents. Une minorité selon lui. Pourtant, joint par téléphone, le président du Syndicat pour la promotion des communes, Cyril Tetuanui, confirme ses déclarations post congrès: « la résolution est bien le fruit d’un ras le bol général des tavana. » Mais le maire de Tumaraa préfère attendre d’être de retour à Tahiti pour s’exprimer face caméra sur cette question.
 
Cette résolution va plus loin en posant un ultimatum de 3 mois au président Fritch pour définir des modalités de travail dans une vision de partenariat et pour reconnaître « la capacité des communes à agir en autonomie, dans des limites à définir avec le Pays ». Ce à quoi le président du pays a répondu :  » Me poser un ultimatum, c’est dire qu’on est en guerre, que je ne suis pas un partenaire de confiance. Je ne suis pas en guerre avec les communes ».
 
Le chef du gouvernement polynésien a déclaré réagir de suite : « en conseil des ministres, j’ai 20 arrêtés pour 20 communes, je vais effectivement suspendre ces décisions pour satisfaire le débat. Les rencontrer un par un et échanger avec eux sur leur projet. »
 

Rédaction Web  avec Laure Philiber

La résolution du congrès des communes

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