Mais c’est l’emploi qui était au cœur de son discours. Le président compte s’attaquer au chantier de la réforme du code du travail. « J’ai demandé aux partenaires sociaux de rendre plus performant cet outil, car il nous permet de protéger les salariés, mais il devrait aussi nous permettre d’assouplir les règles de travail, les conditions dans lesquelles les emplois sont créés. Cela fait des années qu’on en parle et que cela n’aboutit pas. J’aimerai donc que ce chantier soit ouvert. J’ai demandé des réunions tripartites tous les deux mois pour que le sujet soit vraiment débattu. (…) Je suis d’accord avec le patronat concernant les CDD. Moi non plus je ne les aime pas. J’en signe des quantités et c’est la raison pour laquelle j’ai demandé à ce qu’on créé des concours dans l’administration. Ce sont des situations qui ne permettent pas aux salariés d’avoir un projet de famille ou pour eux-mêmes » a déclaré Fritch.
Si les syndicats de salariés craignent la réforme du code du travail, ils semblent en tous les cas satisfaits par le discours du président : « Nous découvrons un président ouvert au dialogue, qui souhaite rassembler, et qui met en place des outils. Les systèmes sont bons, les propositions sont bonnes. Reste à voir si les syndicats des travailleurs, les syndicats des patronats et la population, adhèrent à tous ces projets. (…) On attend de voir les actions réelles sur le terrain et les résultats » a dit Vatea Heller, vice-président de la Confédération syndicale des agents communaux (Cosac).
La CPME, elle, est plus modérée.« Les annonces qui sont faites ne vont pas forcément dans le bon sens. On avait souhaité un assouplissement du CDD et du CDI, et un maintien du redémarrage économique, et là, on nous annonce déjà une augmentation du SMIC, alors qu’elle se fait automatiquement au-delà des 2%, ce qui est la loi aujourd’hui en Polynésie. Cela n’a aucun intérêt. Mais sur les autres mesures, on est plutôt satisfaits » tempère Christophe Plée, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). Édouard Fritch s’est dit pourtant favorable à plus de souplesse. La loi sur la promotion et la protection de l’emploi local est quant à elle attendue pour fin 2019.