Sémir Al Wardi, politologue, précise que c’était vrai jusqu’en 2004. Mais depuis le statut de 2004, le président est bien « président de la Polynésie française ».
Osacr Temaru veut donc être « président de la Polynésie, de Maohi Nui » et surtout, il souhaite mettre en place les « États fédérés de Maohi Nui ». « Il y aura un État fédéral avec les États fédérés -les Marquises par exemple- des 5 archipels (…) Et donner les moyens financiers, humains », a déclaré Oscar Temaru.
Sémir Al Wardi explique : « c’est une organisation, mais il faut savoir que cette organisation est particulière parce qu’il y a une constitution fédérale, des institutions fédérales qui seraient à Papeete. Mais cela veut dire que dans chaque archipel, il y aurait une constitution, des assemblées, un exécutif, des administrations… »
Pour arriver à mettre en place cet État fédéral, Oscar Temaru estime que « si, en Polynésie, la majorité des électeurs votent pour moi, on pourra alors parler d’autoproclamation de l’indépendance ».
Sémir Al Wardi nuance : pour que la Polynésie française devienne indépendante, il faudrait que « la majorité absolue de la population réclame l’indépendance ». « Le Conseil constitutionnel est formel : il faut un référendum très précis avec une question très précise sur l’indépendance de la Polynésie française. On ne peut pas dire qu’une élection vaut référendum d’autodétermination sauf si (…) l’État le dit au préalable », déclare le politologue. Ensuite, « si la Polynésie française décide de devenir indépendante (…), dans ce cas-là c’est aux Polynésiens de décider du mode d’organisation : État unitaire ou État fédéral. »
Sémir Al Wardi, politologue
Oscar Temaru dans le journal du dimanche 17 janvier 2016