Prise illégale d’intérêts et détournement de fonds à Mahina : « un procès politique » pour le tavana

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C’est un procès qui soulève de nombreuses questions. Celui d’une partie des anciens et actuels élus municipaux de Mahina, qui comparaissent pour détournement de fonds et prise illégale d’intérêts. La procédure a été lancée par l’ancienne équipe déchue. Un procès qualifié de politique par le tavana, jamais condamné.

Publié le 28/05/2025 à 17:22 - Mise à jour le 29/05/2025 à 9:29

C’est un procès qui soulève de nombreuses questions. Celui d’une partie des anciens et actuels élus municipaux de Mahina, qui comparaissent pour détournement de fonds et prise illégale d’intérêts. La procédure a été lancée par l’ancienne équipe déchue. Un procès qualifié de politique par le tavana, jamais condamné.

Après plusieurs renvois, Damas Teuira et une partie de son équipe municipale ont comparu, mardi, devant le tribunal correctionnel de Papeete.

Entendus pour des soupçons de prise illégale d’intérêts et de détournements de fonds publics, l’actuel maire et 7 de ses élus clament leur bonne foi.

« Si j’ai un message à transmettre à toute la population de Mahina, c’est « ne vous inquiétez pas. À aucun moment je n’ai songé à me servir dans les caisses de la ville de Mahina. Il en est hors de question. J’ai trop de respect pour les deniers publics. On m’a accusé de détourner des fonds alors que ce n’est pas du tout ça. (…) Je suis confiant pour la suite. (…) »

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Les faits se déroulent en 2019. Mahina souhaite alors participer aux commémorations des 250 ans du voyage de James Cook et de Tupaia à Gisborne. Gisborne, ville jumelée à Mahina. Faute de soutien du Pays, une association, Aratea, est alors été créée dans l’urgence. Elle bénéficie d’une subvention communale d’un peu plus de 4 millions de Fcfp.

La justice reproche aux élus d’avoir eux-mêmes voté en faveur d’une dotation dont ils ont directement bénéficié. Certains étaient aussi parties prenantes dans l’association. Tous évoquent l’importance de l’événement, et le souhait d’avoir voulu faire rayonner leur commune.  

Une situation à analyser dans un contexte insulaire pour Maître Jourdaine, qui fait un parallèle avec l’affaire Radio Tefana.

« Les poursuites sont lancées de manière concomitante par rapport au dossier Radio Tefana et on sent qu’on a à peu près la même architecture au niveau du raisonnement juridique pour voir une prise illégale d’intérêt dans des subventions données à une association communale qui œuvre pour l’intérêt communal. Je crois que le dossier a bien démontré que l’objectif de cette association était dans un intérêt communal. »

À l’origine de la plainte : l’ancien maire déchu : Patrice Jamet, rendu inéligible en 2015 après le rejet de ses comptes de campagne. L’affaire survient en pleine élection municipale, en 2020. À la barre, deux anciens élus qui soutenaient la démarche comparaissent pour avoir, eux aussi, bénéficié des fonds. Ils ont exprimé leurs regrets.

Quant aux plaignants : ils ne se sont tout simplement par présentés à l’audience.

« Je pense que l’intention était purement politique. Je n’ai pas d’animosité envers Patrick Jamet, confie Damas Teuira. Je pense qu’autour de lui des personnes malveillantes l’ont mal conseillé. »

Confrontés pour la première fois à l’appareil judiciaire, les élus clament leur méconnaissance des procédures de financement public. Dans la salle, de nombreux élus et personnels communaux venus les soutenir.

1 million de Fcfp d’amende sont requis à l’encontre du tavana dont la moitié avec sursis. 500 000 Fcfp à l’encontre du président et de la vice-présidente de l’association Aratea dont la moitié avec sursis. Mais aucune inéligibilité. Délibéré le 10 juin prochain.

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