Trois mutoi de Punaauia étaient présents au tribunal correctionnel de Papeete, ce mardi, pour assister au procès de leur agresseuse, une jeune femme de 29 ans qui les a insultés, frappés et mordus vendredi dernier suite à son arrestation.
Sortie boire « 5 ou 6 bières » avec ses amies au Captain Bligh après sa journée de travail, elle a ensuite pris son scooter pour rentrer chez elle, à Punaauia. Elle a doublé les mutoi en zigzaguant, et ne s’est pas arrêtée après leur première sommation. Ces derniers avaient activé leur gyrophare, puis leur sirène. La jeune femme s’était finalement arrêtée après 400 mètres de course-poursuite.
Appréhendée dans un état d’énervement manifeste, elle a jeté ses papiers par terre puis au torse de l’un des agents, qui a alors pris la décision de l’interpeller. Elle a ensuite fait chuter le second mutoi qui tentait de la maîtriser, puis mordu sans le lâcher le troisième. Et alors qu’il la conduisait au poste de gendarmerie de la commune, elle a donné un coup de pied au visage de l’un deux. « Trop agressive » selon les gendarmes, elle n’a pas effectué de dépistage d’alcoolémie et a été placée en cellule de dégrisement.
« Elle doit peut-être son salut à ces policiers »
À la barre, la jeune femme, employée en CDI et au casier judiciaire vierge, a simplement expliqué : « j’étais bourrée, je n’explique pas ce comportement (…) ça doit être l’alcool » .
« Il y a des gens qui boivent et qui sont moins agressifs » , lui a répondu la présidente du tribunal.
La cordialité de la mise en cause et les éléments de l’enquête sociale rapide n’ont pas manqué d’intriguer le procureur. « C’est un comportement inqualifiable, qui surprend » , a-t-il estimé. L’avocate des mutoi, elle, a rappelé à la jeune femme qu’elle s’était elle-même mise en grand danger sur la route. « Elle doit peut-être son salut à ces policiers. C’est un comportement ahurissant », a-t-elle insisté. « Je les remercie », a commenté la mise en cause.
Cette dernière a finalement été condamnée à une peine d’un an de prison avec sursis simple, et 200 000 Fcfp d’amende, qu’elle paiera si elle est de nouveau condamnée dans les cinq ans à venir.