1 an de prison pour le tonton aux mains baladeuses

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Un homme de 44 ans a été condamné à 3 ans de prison dont 2 avec sursis pour s'être livré à des attouchements sur ses nièces âgées de 15 ans au moment des faits. C'est l'établissement où l'une des deux filles était scolarisée qui a permis de poursuivre l'auteur des attouchements. La mère de l'adolescente lui avait presque demandé de se taire.

Publié le 23/03/2022 à 9:37 - Mise à jour le 23/03/2022 à 13:30

Un homme de 44 ans a été condamné à 3 ans de prison dont 2 avec sursis pour s'être livré à des attouchements sur ses nièces âgées de 15 ans au moment des faits. C'est l'établissement où l'une des deux filles était scolarisée qui a permis de poursuivre l'auteur des attouchements. La mère de l'adolescente lui avait presque demandé de se taire.

Les faits remontent à l’année 2016, une élève de 3ème scolarisée dans un collège de Papeete demande à un camarade de classe de prévenir l’établissement qu’elle ne reviendra plus à l’école. Elle confiera à ce camarade être victime d’attouchements de son oncle. Le camarade alerte un de ses professeurs qui fait remonter l’information au conseiller principal d’éducation. Ce dernier appelle immédiatement la mère qui nie les faits et avance que sa fille est perturbée par le divorce de ses parents. Le conseiller principal d’éducation ne croit pas la mère car le divorce remonte à plus de dix ans et la jeune fille n’a jamais manifesté de trouble avant son année de 3ème. La principale du collège est avertie et saisit les autorités judiciaires. L’enquête démontrera que l’oncle en question s’en était pris à une autre de ses nièces qui vivait sous le même toit. Il reconnaîtra les faits, mais le mal était déjà fait.

Elle était réveillée une à deux fois par semaine dans la nuit

La jeune fille qui a dénoncé les faits est originaire des Tuamotu. Après la séparation de ses parents, elle a déménagé à Tahiti avec sa mère pour s’installer chez la sœur de sa mère. Durant les dix premières années de vie chez son oncle et sa tante, la jeune fille a mené une existence normale. C’est à partir de l’année de 5ème que la jeune fille était réveillée une à deux fois par semaine dans la nuit par son oncle qui venait lui caresser la poitrine. Lorsque la jeune fille en a parlé à sa mère, cette dernière lui a répondu qu’elle ne la croyait pas et que sa tante ne la croirait pas si elle allait lui raconter ce qu’elle dit avoir subi. Le calvaire durera plus de trois ans. Et durant la troisième année, une autre nièce qui logeait également chez le couple a été victime des attouchements du tonton. Pour tenter d’y remédier, la mère avait installé un verrou sur la porte, mais il arrivait qu’elle oublie de le fermer et l’oncle en profitait pour se glisser dans la chambre de l’adolescente.

« C’est la faute de l’alcool »

L’oncle a reconnu les faits devant les gendarmes et devant les juges. Pour justifier ses actes, il a avancé qu’il ne le faisait que quand il avait trop bu. Un argument qui ne tient pas la route selon la cour qui a lu à l’audience le rapport de l’expert psychologue qui l’a examiné. L’homme élevé par ses grands-parents a arrêté l’école à l’âge de 12 ans et a rapidement sombré dans la délinquance. Il a des tendances pédophiles et voyeuristes, mais le risque de récidive est plutôt modéré. L’homme a une fille de l’âge de ses victimes, mais elle n’a jamais été auditionnée dans le cadre de cette affaire.

Des vies détruites

L’avocate des deux jeunes filles victimes des attouchements de leur oncle a manifesté sa consternation face aux éléments du dossier. Elle s’étonne que la mère de celle qui a dénoncé les faits n’ait pas été poursuivie. La jeune fille a quitté le collège pour regagner l’atoll des Tuamotu où elle a grandi pour « échapper au regard vicieux de son tonton ». L’autre victime vit toujours chez son oncle et sa tante. L’avocate s’interroge sur son avenir : « Malgré les remords de leur oncle, les vies de ces jeunes filles ont été détruites. Aucune peine ou demande de dédommagement ne pourra réparer ça ». L’avocate ajoutera que « ces jeunes filles ont été victimes de la loi du silence » et que « s’il n’y avait pas eu l’intervention de l’école, on n’aurait jamais rien su ».

3 ans de prison dont 2 avec sursis

L’homme a été condamné à 3 ans de prison dont 2 avec sursis. Il devra suivre des soins et indemniser les victimes. Il devra payer 700 000 Fcfp à l’une et 300 000 Fcfp à l’autre au titre de dommage et intérêt. Son nom a été inscrit au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles.

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