C’est un couple connu par la communauté de sans-abri de la capitale. Une femme d’une quarantaine d’années, SDF depuis 2021, a subi un viol et de graves mutilations.
Des violences perpétrées par son compagnon. Un jeune homme d’une vingtaine d’années, SDF lui aussi, sans antécédents psychiatriques avérés, mais sous l’emprise de l’alcool et de stupéfiants.
Le couple était installé au nord du centre-ville. Les faits, d’une extrême violence, ont heurté les personnes sans domicile fixe. « C’est carrément un choc », confie l’une d’elles, « je n’ai jamais vu ça dans la rue en tant que femme ».
« Il boit de l’alcool et ça le détruit. Cela fait des disputes entre les couples », témoigne un autre oiseau de la rue. « Tout ce qu’on espère, c’est qu’elle aille bien. Quand elle sortira et qu’elle reviendra ici, il ne faudra plus qu’elle sorte avec des gars comme ça », tranche une autre sans-abri.
La victime, qui est toujours hospitalisée, a vu son pronostic vital être un temps engagé. A présent stabilisée, elle devrait néanmoins garder de lourdes séquelles de son agression.
« Son état de santé s’améliore », indique Père Christophe, le responsable du centre Te Vai-Ete, « on se rend compte que la violence augmente. C’est essentiellement lié à l’ice. C’est impressionnant ».
« Je dis toujours que la rue n’est que le pâle reflet de l’iceberg, une photographie d’une réalité cachée. Depuis le début de l’année, sur 130 personnes qui sont venues signer pour la Croix Bleue (…), la majorité a signé pour l’ice », constate l’homme d’Église.
Le jeune homme mis en cause a été placé en détention provisoire après sa mise en examen. Une information judiciaire a été ouverte pour viol et acte de barbarie. Il encourt 30 ans de réclusion criminelle.