Bagarre mortelle à Papara : trois et quatre ans de prison requis pour les agresseurs de Enoha

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Publié le 09/04/2018 à 14:43 - Mise à jour le 21/06/2019 à 12:17

Une partie des prévenus a été condamnée à des peines allant jusqu’à huit ans de prison ferme par la cour d’assises pour la mort de Moearii. Le jeune homme de 22 ans avait été sauvagement tabassé pour avoir tenté de récupérer le haut-parleur d’une amie, volé au PK 34 à Papara en juillet 2014.

Ce mardi, c’est devant le tribunal correctionnel que les dix prévenus, dont quatre détenus, comparaissent. Ils sont cette fois jugés pour les coups portés au frère du défunt. Enoha avait été grièvement blessé dans la bagarre.

Bien que principale victime de ce procès, celui-ci était absent ce matin à l’audience. En septembre dernier, il avait marqué l’auditoire en accordant son pardon aux bourreaux de son frère.

Benjamin Terevaura, leur père, était présent ce matin mais a préféré ne pas assister aux débats. Pour lui, la sanction infligée aux assises n’était pas assez sévère. Il s’insurge :

« La peine ? On dirait des peines de vol de bicyclette. C’est trop léger. Ils ont délibérément retiré le souffle de vie d’une personne. C’est comme si tu avais volé une bicyclette. »

Du côté de la défense, on assure de la sincérité des regrets. Maitre Dumas, l’avocat de l’un des principaux prévenus, affirme :

« Il comprend tout à fait la peine des parents. Lui-même s’est beaucoup remis en question. Cela fait maintenant plus d’un an qu’il est en détention. Il a compris la gravité de ses actes. »

A la barre, les prévenus sont peu bavards. ils ont été interrogés sur leurs rôles respectifs lors de la rixe. Une bagarre d’une violence inouïe due à plusieurs facteurs.

Maitre Bezzouh-Mauconduit, avocate de l’un des principaux prévenus, explique :

« L’alcool, oui, le paka et puis finalement la bêtise. L’effet de groupe aussi puisqu’il y en a qui était plus ou moins vindicatif. Ils se sont sentis agressés sur leur terre comme ils disent. »

La procureure a requis entre trois et quatre ans de prison ferme pour les prévenus avec mandat de dépôt pour ceux qui comparaissent libres.

Le procès devrait s’achever mercrerdi. Les avocats, qui s’attendent à des condamnations, entendent demander la confusion des peines avec celles prononcées il y a sept mois par la cour d’assises. Quant à la famille Terevaura, elle dit attendre la fin de ce second procès pour enfin commencer à se reconstruire.  
 

J-B Calvas 

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