« Ce qui est intéressant c’est d’abord de questionner, savoir se mettre à l’écoute des savoir-faire locaux, des artisans. On est en train de découvrir la diversité de ces savoir-faire. Et voir comment on peut générer, comment on peut certifier par la reconnaissance des diplômes », explique Gérard Becker, inspecteur d’académie et inspecteur pédagogique arts et design et métiers de l’art.
Les élèves du centre des métiers d’art attendent cette évolution avec impatience. Cela leur permettrait de poursuivre leurs études en métropole en ayant une reconnaissance nationale. « Pour moi c’est une très bonne chose. C’est bien pour la culture polynésienne qu’on soit reconnus dans le monde et qu’on reconnaisse notre art. (…) Je vais sûrement partir en France, prendre des contacts, essayer de concrétiser mes rêves », témoigne Ahitiri Borgomano, élève au CMA.
Le diplôme sera un brevet des métiers d’arts polynésiens, basé sur les compétences des savoir-faire et des savoirs des élèves. Le projet est mené depuis deux ans par le directeur de l’établissement. « C’est un long processus qui a débuté il y a deux ans par une première inspection. Là nous sommes sur la phase de la deuxième inspection pour lancer l’écriture d’un référentiel propre à l’art polynésien et reconnu au niveau national », explique Viri Taimana.
Les inspecteurs font la tournée de tous les acteurs concernés par le projet. Ils étaient ce mercredi à l’Université. « Nous avons sollicité l’Université à travers son président pour qu’il puisse y avoir des passerelles entre le Centre des Métiers d’Arts et l’Université pour nos élèves qui ont envie de poursuivre leurs études et pas forcément de quitter la Polynésie » , explique le directeur du CMA.
« Nous sommes en train de discuter sur la façon dont on pourrait aider, d’une part à ce que ces élèves entrent dans nos formations, qui ne sont pas forcément encore adaptées à une poursuite d’études pour ces élèves, mais aussi sur la manière dont on pourrait organiser des formations en parallèle aux nôtres où notre statut d’universitaire pourrait faciliter certaines choses afin que les élèves du Centre des Métiers d »art puissent continuer leur évolution universitaire », détaille Éric Conte, président de l’Université de la Polynésie française.
Le rapport des inspecteurs va être soumis au centre national de certification. Il faudra attendre encore une année avant que le projet se concrétise.
Rédaction Web avec Sophie Guébel (Interviews : Sophie Guébel / Tauhiti Tauniua Mu San)
Viri Taimana, directeur du CMA
Gérard Becker, inspecteur d’académie
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Ahitiri Borgomano, élève au CMA