Deux ans que cela dure : à chaque pluie, l’eau s’infiltre par la toiture. Les artisans doivent alors jongler entre servir la clientèle et mettre les créations à l’abri. « Hier, j’ai tout fermé, j’ai mis des bâches partout, raconte Jean Yann Pambrun, artisan. J‘ai été obligé de fermer : impossible pour les touristes de rentrer. Ça prend l’eau. Même au sol, l’eau dépasse les cailloux. »
« Je ne peux pas fermer. Il y a des gens ici pour qui c’est le seul revenu, explique la présidente de la fédération Havai’i nui de Raiatea Diana Ah Mang. Il y en a qui ne viennent pas ouvrir parce que c’est troué, donc dans les fare, on se met aux endroits où ça ne mouille pas. Voilà comment on vit… »
Les conditions météorologiques défavorables amplifient leur détresse. Provisoirement, les responsables du port avaient colmaté les brèches avec des bâches, mais cette solution s’est avérée de courte durée. « À chaque fois, on prend l’eau, dès qu’il y a de la pluie, déplore Jean Yann. Les pareu, il faut les mettre sur le côté, on est obligés de les rentrer. Et quand on s’en va, on est obligés de tout bâcher. »
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Les artisans doivent parfois faire face aux commentaires désobligeants des touristes en escale à Uturoa. Pour Diane, « ça fait honte, je peux le dire. Ce n’est pas une bonne image de nous, des artisans de Raiatea. Ce n’est pas joli. »
L’état des murs des fare préoccupe aussi les artisans. Ils s’inquiètent pour leur sécurité et pour celle des visiteurs. Selon Diane, les travaux devraient débuter « en août. Pour le moment, le fare est troué et il pleut dedans. » « On reporte tout le temps, de 6 mois, 8 mois, 1 an. Ça n’avance pas… » regrette Jean Yann.
Contactée, la direction du port autonome n’a pas donné suite à notre requête. Les artisans de Raiatea lancent un appel urgent aux autorités locales pour qu’elles prennent des mesures concrètes.