Wauquiez, le nouveau président des Républicains, « sereinement à droite »

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Publié le 09/12/2017 à 9:06 - Mise à jour le 09/12/2017 à 9:06

Contrairement à d’autres politiques qui ont connu des hauts et des bas dans leur carrière, lui semble n’avoir connu, du moins jusqu’à présent, que des hauts : élu député en 2004 à 29 ans, cet ancien protégé de Jacques Barrot, dont il a pris la succession à l’Assemblée, a rompu avec le centrisme de son mentor au fil de ses conquêtes, ce qui lui est souvent reproché par ceux, à gauche comme à droite, qui l’accusent de « dérive droitière ».

« Parce que je ne dis pas la même chose qu’à 18 ans, je serais taxé d’inconstance ? » mais « ma détermination est totale. Je connais le prix à payer puisque de chouchou des médias, je suis devenu leur tête de Turc », se défend-il dans une interview à Causeur, daté de décembre. 
« J’ai la conviction que les valeurs auxquelles les Français sont les plus attachés supposent un programme résolument et sereinement à droite », ajoute celui qui assure qu’il ne fera « jamais » d’alliance avec le FN. 

Réélu en 2007, M. Wauquiez est de tous les gouvernements de la présidence Sarkozy : secrétaire d’Etat (porte-parolat, Emploi), ministre (Affaires européennes, Enseignement supérieur). Entre temps, il ravit à la gauche, en 2008, la municipalité du Puy-en-Velay (qu’il conserve en 2014), se fait réélire à l’Assemblée en 2012.

Parallèlement à son troisième mandat de député, il poursuit son ascension au sein de l’UMP, dont il devient le numéro trois après le retour de Nicolas Sarkozy à la présidence du parti, puis le président par intérim quand ce dernier annonce sa candidature à la primaire. Une promotion facilitée par l’éviction, quelques mois auparavant, de Nathalie Kosciusko-Morizet avec laquelle il entretenait des relations exécrables.  

La victoire dont il semble le plus fier est celle de la région Auvergne-Rhône-Alpes, en 2015, acquise « en rassemblant droite, UDI et même MoDem », se targue-t-il. Entre les européennes de 2014 et les régionales de 2015, c’est dans son fief de la Haute-Loire qu’est enregistrée la plus forte chute du FN. 
 
M. Wauquiez ramène à lui une partie de l’électorat frontiste en affichant sa fermeté sur les sujets régaliens – autorité, sécurité, immigration – avec des déclarations qui font mouche à la droite de la droite mais provoquent le malaise d’un Jean-Pierre Raffarin qui dénonce son discours « clivant ».

C’est que son cadet ne s’embarrasse guère de circonvolutions pour exprimer ses idées : l’assistanat est un « cancer » à « éradiquer », il faut « réécrire la loi Taubira » et « refuser qu’on détruise la filiation », « ce n’est pas à la République de s’adapter aux étrangers, c’est aux étrangers de s’adapter à nos valeurs »…

Les critiques, les noms d’oiseaux, l’homme à la parka rouge – son vêtement de prédilection par temps maussade – semble en faire fi. Wauquiez trace son sillon avec la nonchalance apparente que lui confère son physique: grand (1,91 m), mince, visage juvénile, cheveux poivre et sel. 
Personne ne doute de ses ambitions élyséennes, auxquelles il ne fait jamais allusion. Mais chaque année, il fait l’ascension du Mont Mézenc (Haute-Loire), à la manière de François Mitterrand gravissant la Roche de Solutré. 

La collection de diplômes de celui qui pourfend désormais les « élites » est impressionnante : major de l’ENA (promotion Nelson Mandela en 2001), premier à l’agrégation d’histoire, diplômé de Sciences Po, DEA de droit public, sans compter la connaissance de l’arabe, acquise au Caire quand il travaillait à l’ambassade de France, au début des années 2000. 

Même éclectisme côté loisirs : une passion pour les arts, transmise par sa mère Eliane Wauquiez-Motte, maire du Chambon-sur-Lignon, ancienne conservatrice du musée d’art moderne de Saint-Etienne, littérature, poésie, musique électronique. Ce marathonien, marié et père de deux enfants, pratique également le handivalide (course à pied et vélo avec un non voyant).

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