Tuerie en Floride : la police admet une grave défaillance

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Publié le 15/02/2018 à 8:40 - Mise à jour le 15/02/2018 à 8:40

Le FBI a précisé avoir reçu le 5 janvier dernier un appel d’un proche de Cruz, qui a décrit le comportement déviant du jeune homme de 19 ans et son intention de tuer des personnes, y compris dans un établissement scolaire. 
Cette information « aurait dû être traitée comme une menace potentielle » et « aurait dû être communiquée au bureau du FBI de Miami, qui se serait chargé des investigations nécessaires », a souligné le FBI dans un communiqué.

A l’inverse, il n’y a pas eu de remontée de l’information et donc pas d’enquête fouillée d’ouverte. En bref, « la procédure en vigueur n’a pas été respectée », a admis la police fédérale.

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L’informateur, qui n’a pas été identifié, a également livré au téléphone des détails sur le fait que Cruz était armé et qu’il publiait des messages menaçants sur les réseaux sociaux.
Le jeune homme de 19 ans avait été renvoyé du lycée Marjory Stoneman Douglas, situé dans la ville de Parkland. 

Il a ouvert le feu mercredi au fusil semi-automatique dans les classes de cet établissement, ses balles fauchant une trentaine de personnes, dont 17 sont décédées, parmi lesquelles une majorité d’adolescents. 

Face à la gravité de l’absence d’une enquête qui aurait pu empêcher ce massacre, le directeur du FBI, Christopher Wray, s’est engagé à « aller au fond du problème ». M. Wray s’est également dit prêt à revoir les procédures en place, dans une déclaration jointe au communiqué.
Interpellé peu après sa fusillade, Nikolas Cruz a été écroué. Il est poursuivi pour 17 meurtres avec préméditation.

 

Ce rebondissement vient alourdir le climat pesant autour du déplacement attendu en Floride du président Donald Trump, que des proches des victimes du lycée de Parkland exhortent à agir contre les armes à feu.
Parmi les parents parvenant à surmonter leur désespoir pour s’exprimer devant les caméras, Lori Alhadeff a suscité une vive émotion par l’intensité de ses suppliques. Elle a perdu sa fille de 14 ans, Alyssa.
« Des actes ! Des actes ! Des actes ! », a-t-elle crié sur l’antenne de CNN, en interpellant directement le locataire de la Maison Blanche.
« Je viens de voir ma fille, au corps froid comme la glace. Elle a reçu des tirs dans le coeur, dans la tête, dans la main. Morte ! Froide ! Elle ne reviendra pas », a martelé Mme Alhadeff, à l’issue d’une veillée ayant rassemblé des milliers d’habitants.

Le président Trump, qui avait été activement soutenu dans sa campagne par les lobbys des armuriers, s’est pour l’instant gardé d’établir un lien entre la dissémination des armes à feu dans le pays et la fusillade qui a semé en quelques secondes la mort et le chaos au lycée Marjory Stoneman Douglas de Parkland.

A l’inverse, M. Trump a insisté sur les perturbations mentales de Nikolas Cruz, en soulignant vouloir porter ses efforts sur le terrain de la prise en charge des personnes souffrant de troubles psychiques.
« Je vais me rendre en Floride aujourd’hui pour rencontrer des gens parmi les plus courageux sur Terre – mais des gens dont les vies ont été totalement anéanties », a tweeté le président. 

M. Trump n’a pas précisé quand il allait rencontrer les victimes, mais il a prévu de se rendre dans sa résidence de Mar-a-Lago, qui se trouve non loin de Parkland, pour le long week-end de President’s Day.
En tout cas, il est attendu de pied ferme. Le long de la route vers le lycée, des pancartes récemment posées affichent: « No guns 4 kids » (« Pas d’armes pour les enfants »).

 

« Trop c’est trop. Il est urgent d’adopter des lois de bon sens qui empêcheraient les personnes malades mentales de se procurer des armes qu’elles ne devraient pas avoir en main », a confié à l’AFP Diana Umpiere, une résidente locale.
« Mon Alyssa n’est plus. Mais désormais je me bats pour les autres enfants qui continuent à aller à l’école », a de son côté assuré Lori Alhadeff. 

Everytown for Gun Safety et Moms Demand Action, deux organisations en pointe de ce combat, ont lancé vendredi une initiative nationale pour écarter les élus qui temporisent sur la question.
« L’heure est venue de les dégager », a justifié John Feinblatt, le président of Everytown for Gun Safety. « Les Américains en ont assez des excuses et de l’inaction ».

Lors d’une brève comparution jeudi devant une magistrate, M. Cruz est apparu prostré entre ses avocats, les membres entravés par des chaînes, avec un visage aux traits encore juvéniles.
Face aux enquêteurs, il a reconnu avoir mené son attaque avec un fusil d’assaut et des chargeurs de munitions qu’il avait légalement acquis dans une armurerie et qu’il transportait dans un sac à dos.  

Réussissant à se fondre parmi les élèves évacués, il est ensuite allé s’acheter à boire dans une sandwicherie Subway, puis s’est arrêté dans un McDonald’s, avant d’être interpellé.
 

AFP

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