Trump a « déclaré la guerre », accuse Pyongyang, « absurde », répond Washington

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Publié le 24/09/2017 à 8:47 - Mise à jour le 24/09/2017 à 8:47

Samedi, dans une démonstration de force, les Etats-Unis ont fait voler des appareils près de la Corée du Nord, ajoutant une pression militaire à des tensions politiques qui ont duré toute la semaine, via des insultes et menaces.
 
« Tous les Etats membres (de l’ONU) et le monde entier devraient clairement se rappeler que ce sont les Etats-Unis qui ont les premiers déclaré la guerre à notre pays », a déclaré lundi à des journalistes à New York le chef de la diplomatie nord-coréenne Ri Yong Ho.
 
« Depuis que les Etats-Unis ont déclaré une guerre à notre pays, nous avons tous les droits pour prendre des contre-mesures, y compris d’abattre des bombardiers stratégiques, même s’ils ne se trouvent pas encore dans l’espace aérien de notre pays », a ajouté le ministre nord-coréen.
 
« Nous n’avons pas déclaré la guerre à la Corée du Nord et, franchement, une telle suggestion est absurde », a rétorqué Sarah Huckabee-Sanders, porte-parole de l’exécutif américain.
 
Les opérations militaires américaines de samedi « ont été conduites dans l’espace aérien international, dans les eaux internationales. Nous avons le droit de voler, de naviguer et d’opérer partout dans le monde où c’est légalement permis », a renchéri le porte-parole du Pentagone, Robert Manning.
 
Interrogé pour savoir si les Etats-Unis allaient continuer leur démonstration militaire, il a rappelé les engagements de défense américains avec la Corée du Sud et le Japon. « Si la Corée du Nord n’arrête pas ses actions provocatrices, nous nous assurerons de fournir au président des options relatives à ce pays », a-t-il ajouté.
 
Samedi, devant l’Assemblée générale de l’ONU, Ri Yong Ho avait déjà dénoncé les récents propos tenus au même endroit par Donald Trump contre son pays, le qualifiant de « personne dérangée » et « mégalomane ».
 
Lors de sa première allocution à la tribune des Nations unies, le président américain avait menacé de « détruire totalement » la Corée du Nord si ce pays attaquait les Etats-Unis.
 
Ces échanges verbaux, d’une violence rare à la tribune d’une institution censée garantir la paix et la sécurité dans le monde, ont suscité de multiples appels au calme, notamment de Moscou.
 
« Quand vous avez une aggravation de la tension, de la rhétorique, alors vous avez un risque d’erreur » qui peut conduire « à de mauvaises compréhensions », a réagi lundi le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric. « La seule solution est une solution politique », a-t-il insisté.
 
Vendredi à l’ONU, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait réclamé que « les têtes chaudes se refroidissent ». Il faut privilégier « l’approche raisonnable et non émotionnelle – au lieu d’avoir une cour d’école où les enfants se battent sans que personne ne puisse les arrêter », avait-il dit.
 
Dans une interview dimanche, il a mis en garde contre « une catastrophe imprévisible » en cas de dérapage entre les deux pays. Selon lui, la crise actuelle peut être résolue via « des caresses, des suggestions et de la persuasion ».
 
En un peu plus d’un mois, le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé deux séries de sanctions économiques (les 5 août et 11 septembre) chaque fois plus sévères pour contraindre Pyongyang à revenir aux négociations. Les discussions entre grandes puissances et Pyongyang sur ses programmes d’armement sont interrompues depuis 2009.
 
Washington a pris le 21 septembre de nouvelles sanctions économiques unilatérales. « Notre objectif reste le même; nous cherchons une dénucléarisation pacifique de la péninsule coréenne, c’est notre objectif », a fait valoir lundi la porte-parole de Donald Trump, évoquant une « pression économique et diplomatique » aussi forte que possible.
 
Face à Donald Trump et à la gesticulation militaire américaine, la Corée du Nord semble vouloir rendre coup pour coup, des essais nucléaires et tirs de missiles balistiques aux déclarations enflammées et menaçantes.
 
« Trump a affirmé que nos dirigeants n’allaient plus être au pouvoir pour longtemps », s’est insurgé lundi Ri Yong Ho. « La question de savoir qui ne restera pas là longtemps va trouver une réponse », a-t-il menacé.
 
Samedi, le ministre nord-coréen avait justifié le développement des armements nord-coréens par la crainte d’une attaque américaine.
 
« Notre force nucléaire nationale est (…) dissuasive pour mettre un terme à la menace nucléaire des Etats-Unis et pour empêcher une invasion militaire » américaine. « Notre but ultime est d’établir un équilibre de pouvoirs avec les Etats-Unis », avait-il insisté, en assurant que son pays était « un Etat nucléaire responsable ».
 
La semaine dernière, la Corée du Nord a menacé de procéder à un essai de bombe H dans l’océan Pacifique. Ce serait « une démonstration choquante d’irresponsabilité », a jugé lundi le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis. Sans répondre à une question lui demandant s’il s’agirait alors d’un acte de guerre.
 

AFP

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