« Je ne crois pas qu’il y ait un référendum de projet entre juin et septembre 2023« , a d’abord déclaré le ministre, en déplacement en Nouvelle-Calédonie, sur le plateau de Caledonia, avant de poursuivre, plus franchement : « il n’y aura pas de référendum de projet », posant le dialogue comme préalable à l’organisation d’une telle consultation, promise par son prédécesseur Sébastien Lecornu, à l’issue d’une phase de transition qui devait débuter en décembre dernier et avoir pour issue de définir le futur statut de l’archipel.
« Il faut qu’on se parle » a-t-il insisté. Toutefois, la non-participation des indépendantistes au dernier référendum d’autodétermination du 12 décembre dernier, ainsi que la Présidentielle et les Législatives, ont retardé la reprise des discussions devant tracer l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Les indépendantistes de l’Union calédonienne ont récemment décidé de ne pas se rendre au comité des signataires souhaité par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin en septembre-octobre.
Les indépendantistes avaient également rappelé à la veille de la visite de Jean-François Carenco qu’ils ne discuteraient que « sur la date de la pleine souveraineté et le droit à la décolonisation« . La nomination de la présidente de la province Sud Sonia Backès, figure de l’aile politique non indépendantiste, au poste de secrétaire d’État à la Citoyenneté, avait également refroidi les indépendantistes, qui ont dénoncé un mélange des genres dans les prochaines discussions avec l’État. « Madame Backès ne s’occupe pas du dossier calédonien« , a toutefois assuré le ministre.
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De leur côté, Les Loyalistes, coalition de plusieurs partis non-indépendantistes, ont répété leur souhait, entre autres revendications, le « respect du calendrier pour un référendum de projet en juin 2023« , l’ « organisation d’un comité des signataires rapidement pour acter la fin de l’accord de Nouméa« , « le respect du résultat des 3 référendums » ou encore, « le refus de toute forme d’indépendance, y compris d’indépendance association » et « le retour à un corps électoral ouvert« . Autant de sujets qui, dans un camp ou dans l’autre, crispent et cristallisent les positions politiques.
En déplacement depuis dimanche soir, le ministre a assuré lundi sur le plateau de Caledonia que l’archipel « est sorti de l’accord de Nouméa » et que « les trois référendums ont clos une séquence« . Par conséquent, Jean-François Carenco souhaite passer du « comité des signataires (instance de suivi de l’accord de Nouméa, NDLR) » à un « comité des partenaires pour construire l’avenir« . « Il faut inventer quelque chose qui nous fasse avancer ensemble« , a-t-il poursuivi, rappelant que l’issue des trois référendums d’indépendance « n’enlève rien au droit à l’autodétermination » qui demeure « inscrit dans la Constitution« . « Il y a un choix qui a été fait » a poursuivi le ministre, mais « il n’est pas éternel« , a-t-il précisé.
Venu sur l’archipel avec pour mission de « renouer les fils du dialogue« , Jean-François Carenco a déjà officié en Nouvelle-Calédonie en tant que secrétaire général de l’archipel, de 1988 à 1991. Le ministre a fait le constat d’un archipel qui « a grandi » et, estimant que les « accords sont au bout du voyage« , appelle à « changer pour construire le pays« .