TikTok, Netflix, Instagram, Candy Crush… Ces applications présentent des « risques en matière de cybersécurité et de protection des données des agents publics et de l’administrations », d’après une analyse menée par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) et la Direction interministérielle du numérique (Dinum).
Ce vendredi, le gouvernement français a, comme le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada ou la Commission Européenne, interdit leur téléchargement sur les téléphones professionnels des quelque 2,5 millions de fonctionnaires d’État, précise une dépêche de l’AFP.
Twitter, dont la politique de modération des contenus fait débat depuis son rachat par Elon Musk, est également mis à l’index. Pour autant, le gouvernement n’a pour l’heure pas dressé de liste précise des applications interdites, qui s’appliquerait à tous les ministères.
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Par principe, c’est donc l’ensemble des applications pouvant être considérées comme récréatives qui seront bannies. Seules quelques dérogations individuelles pourront être accordées pour des besoins de communication institutionnelle par exemple, selon le ministère.
À noter que l’interdiction, notifiée aux différents ministères par le biais d’une instruction « contraignante » selon le gouvernement, entre immédiatement en vigueur, et ne concerne pas les téléphones personnels des fonctionnaires d’Etat.
Une interdiction élargie ?
À Washington, on envisage même une interdiction totale de TikTok dans le pays. Au centre des craintes se trouve une loi chinoise de 2017 qui impose aux entreprises locales de remettre sur demande des autorités des données personnelles qui relèveraient de la sécurité nationale.
Le gouvernement chinois « n’a jamais demandé ni ne demandera à quelconque entreprise ou individu de collecter ou de (lui) remettre des données provenant de l’étranger, d’une façon qui violerait les lois locales« , a assuré vendredi une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning.
TikTok compte plus d’un milliard d’utilisateurs actifs dans le monde, dont 125 millions dans l’Union européenne.
L’interdiction dégainée vendredi par Paris a un spectre plus large que celles décidées dans d’autres pays occidentaux car elle vise l’ensemble des applications récréatives plutôt que le seul réseau TikTok. « Ces applications n’ont pas été conçues pour être déployées sur des réseaux professionnels« , se justifie le ministère de la Fonction publique.
« Demain, il conviendra de nous interroger sur l’élargissement de cette interdiction aux enfants« , a tweeté vendredi la secrétaire d’Etat à l’Enfance Charlotte Caubel. Algorithmes addictifs, incitation à l’automutilation, surexposition aux écrans, contenus inadaptés, risques pour les données personnelles, cyberharcèlement, désinformation… Les risques sont nombreux pour les enfants« , a-t-elle énuméré.