En Haute-Savoie, un skieur de 21 ans a été tué par la chute d’un sapin sur une piste de la station de Morillon.
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Selon un bilan fourni par le ministère de l’Intérieur vers 21 heures, quatre autres personnes ont été « gravement blessées » et 22 « plus légèrement » lors du passage de la tempête, la quatrième de la saison, dont les rafales, dépassant souvent les 150 km/h, ont provoqué de nombreux dégâts et nécessité quelque 6.450 interventions des pompiers.
Les quatre blessés graves sont un homme tombé de son toit en Seine-et-Marne, une femme frappée par un bloc de ciment dans le Haut-Rhin, un motard ayant heurté un arbre en Eure-et-Loir et un automobiliste blessé par la chute d’un arbre dans l’Essonne.
Face à cette tempête venue d’Irlande, 20 départements restaient en vigilance orange en début de soirée: les côtes de la Manche et le littoral Atlantique (à l’exception de la Loire-Atlantique, du Calvados et du Morbihan) pour un risque de vagues-submersion, ainsi que la Gironde, l’Eure et la Seine-Maritime pour un risque d’inondation.
A l’Est, ce risque persistait en Franche-Comté, ainsi que dans les Alpes du Nord, où le vent s’est calmé, mais où les pluies restent abondantes. Météo-France mettait aussi en garde contre un fort risque d’avalanches en Savoie, Haute-Savoie et dans les Hautes-Alpes. Plus au Sud, le vent menaçait toujours les Alpes-Maritimes, le Var et la Corse.
La fin de l’épisode est prévue pour vendredi matin.
Des rafales de 250km/h
Chamonix, Avoriaz ou encore Val d’Isère: de même qu’en Suisse, la plupart des domaines skiables des Alpes du Nord sont restés fermés mercredi. » L’objectif est de mettre tout le monde en sécurité, les clients comme les personnels et de préserver le matériel « , a expliqué le président de la section Savoie de Domaines Skiables de France, David Ponson.
Des rafales ont atteint 250 km/h aux Arcs 2000 et » couplées à la pluie, cela fait pas mal de dégâts » , a-t-il souligné.
Le risque d’avalanches est attendu au plus fort dans la nuit de mercredi à jeudi. » On a tout le cocktail pour avoir des avalanches, des glissements de terrains et des crues « , estimait un pompier de Haute-Savoie. Des coulées ont déjà isolé le village de La Grave dans les Hautes-Alpes.
Certains accès aux stations ont été fermés pour la nuit. Notamment celui de Val Thorens (Savoie), la station la plus haute, où la route restera fermée jeudi matin pour pratiquer des déclenchements d’avalanches préventifs.
Des chutes de câbles électriques, d’objets et d’arbres sur les chaussées ont perturbé le trafic routier et ferroviaire dans plusieurs régions, la météo provoquant aussi des retards dans les airs.
Le trafic a été brièvement suspendu sur les aéroports de Strasbourg et Bâle-Mulhouse. Des difficultés perduraient à Nice et en Corse où tous les vols au départ et à destination de Bastia, Calvi et Figari ont été annulés. De même que les traversées maritimes entre Marseille et l’Ile-Rousse.
Le trafic des TER a repris en revanche en Alsace, en Lorraine et en Normandie, mais pas encore en Savoie. A Paris, la Tour Eiffel, fermée en raison du vent violent, a rouvert en fin de journée.
Du jamais-vu depuis Xynthia
Au plus fort de la tempête, 225 000 foyers ont été privés de courant. En début de soirée, il en restait 35 000, principalement en Lorraine (8 000) et en Alsace/Franche-Comté (12 000), selon Enedis.
Météo-France a relevé des rafales à 134 km/h à Roissy et 110 km/h à Paris, mais aussi 147 km/h à Cambrai (Nord), ainsi que 137 km/h à Dieppe, 134 km/h à Metz, 102 km/h à Lille, 107 km/h à Reims ou 103 km/h à Clermont-Ferrand.
» Pour Paris et Roissy, il faut remonter à 2010, à la fameuse tempête Xynthia, pour avoir des valeurs aussi fortes « , a souligné Frédéric Nathan, prévisionniste à Météo-France.
Les bourrasques de vent et de pluie ont également balayé l’Angleterre, l’Irlande, la Suisse, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et les côtes espagnoles.
AFP