Mais sa progression très lente, seulement 4 km/h, le rend très dangereux car une « pluie torrentielle » va continuer de s’abattre sur les mêmes régions pendant plusieurs jours.
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« De inondations extrêmement graves sont en cours », a prévenu le NHC. Selon le centre des ouragans, des pluies pouvant atteindre jusqu’à 100 cm par endroits sont attendues d’ici jeudi, ce qui provoquera des « inondations catastrophiques et potentiellement mortelles ».
Alors que les opérations de secours ont commencé sur le terrain, aucun décès n’a été signalé à ce stade, selon le gouverneur du Texas Greg Abbott, mais il a évoqué des « dégâts très importants » dans plusieurs localités et a également mis en garde contre des inondations « gravissimes ».
Le président Donald Trump, qui a signé dès vendredi une déclaration de catastrophe naturelle, a appelé samedi les équipes à « rester pleinement mobilisées » car les conséquences de Harvey vont se faire sentir au cours des prochains jours, selon la Maison Blanche.
« On est près de la baie, on a l’habitude des vents violents, mais rien à voir avec la nuit dernière, j’étais terrifié », a raconté à l’AFP Brandon Gonzalez, propriétaire d’un magasin à Corpus Christi, ville côtière de 300.000 habitants transformée en cité fantôme après avoir été en grande partie évacuée. Son habitation a été « secouée dans tous les sens » durant la nuit.
« C’est la tempête la plus effrayante de toute ma vie », a commenté Cherylyn Boyd, qui a aussi bravé les éléments en restant sur place, refusant de fuir à l’intérieur des terres comme l’ont fait des milliers d’autres habitants des régions côtières sous l’insistance des autorités.
Routes submergées par les flots, toitures de maisons envolées, panneaux de signalisation à terre, gouttières arrachées, branches d’arbres qui jonchent le sol… Les stigmates de l’arrivée de Harvey étaient nombreux samedi matin.
« Des entreprises et des maisons ont été complètement détruites et, à coup sûr, un grand nombre de vies vont être perturbées de manière importante », a déclaré C.J. Wax, maire de Rockport, sur la chaîne de télévision MSNBC.
Au moins dix personnes ont été blessées vendredi dans cette ville de 10.000 habitants, par la chute de toitures, a dit à des médias locaux Kevin Carruth, un responsable municipal. Son aéroport a également beaucoup souffert, ainsi que le lycée de la ville.
« Nous avons déjà subi un coup sévère avec la tempête mais nous en anticipons un autre avec les inondations qui vont arriver de l’intérieur des terres » où Harvey s’est ancré, a ajouté M. Wax sur CNN.
Le maire de Port Arensas Keith McMullin a lui affirmé à la télévision que les premières équipes de déblayage avaient atteint une partie de la ville « totalement détruite ».
Le danger est « encore bien réel. Historiquement, l’eau est davantage une menace pour la vie que le vent », a prévenu le National Weather Center (NWS). Entre 1963 et 2012, le vent n’a causé que 11% des décès survenus lors d’ouragans aux Etats-Unis côté Atlantique tandis que 82% l’ont été par l’eau (49% avec la montée de la mer, 27% par la pluie et 6% par les vagues).
Une consigne d’évacuation volontaire a été diffusée dans plusieurs localités à risque d’inondation. L’évacuation d’environ 4.500 prisonniers du centre de détention de la ville de Rosharon, au sud de Houston, a notamment commencé face à la montée des eaux d’une rivière proche.
Selon le gouverneur du Texas, plus de 338.000 clients étaient privés de courant, « et cela va durer plusieurs jours ». « Les mêmes endroits vont recevoir la pluie pendant les prochains jours », a relevé auprès de l’AFP Brian McNoldy, chercheur sur les ouragans à l’université de Miami. « C’est assez inhabituel » qu’un ouragan fasse du sur-place « peut-être pendant six jours ».
Outre la pluie, Harvey a provoqué une montée des eaux de la mer pouvant atteindre jusqu’à quatre mètres dans certains secteurs.
Or la côte texane accueille près d’un tiers des capacités de raffinerie de pétrole des Etats-Unis et le Golfe du Mexique 20% de la production américaine.
Selon un dernier pointage samedi à la mi-journée, 112 plateformes ont été évacuées, qui représentent 24,5% de la production quotidienne de brut et 26% de gaz, et de nombreuses installations à terre fermées.
Harvey a ravivé aux Etats-Unis le traumatisme de Katrina, qui a provoqué en 2005 une catastrophe humanitaire avec plus de plus de 1.800 morts et la destruction de quartiers entiers de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane voisine.
A l’époque, le manque de préparation et les défaillances criantes de l’état fédéral avaient eu des conséquences dramatiques. Le président George W. Bush avait été accusé par beaucoup d’indifférence envers les habitants d’une région très défavorisée et majoritairement noire.
AFP