Barbie pourra désormais être « ronde », une révolution

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Publié le 27/01/2016 à 8:32 - Mise à jour le 27/01/2016 à 8:32

Depuis sa création, en mars 1959, Barbie ne s’était jamais départie de son physique dont les proportions combinées, la taille notamment, ne correspondaient à celles d’aucune femme sur terre.
Avec les nouvelles Barbie Fashionistas, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre. La ligne comprendra donc quatre morphologies différentes, les trois nouvelles versions s’ajoutant au modèle original.
 
Avec ses hanches plus fortes et sa taille élargie, la Barbie « curvy » est incontestablement celle qui tranche le plus avec la ligne historique du jouet inventé par l’Américaine Ruth Handler, co-fondatrice de Mattel avec son époux Elliot.
L’événement constitue une telle rupture dans la représentation du corps de la femme que le magazine américain « Time » en a fait la une de son numéro de jeudi.
« Barbie est le reflet du monde que les jeunes filles voient autour d’elles », a expliqué Richard Dickson, P-dg de Mattel, dans un communiqué. « Sa capacité à évoluer avec son temps, tout en restant fidèle à son esprit, contribue grandement à en faire la poupée mode numéro un dans le monde », a-t-il ajouté. 
« Nous pensons que nous avons la responsabilité envers les filles et les parents de refléter une vue plus large de la beauté », a fait valoir Evelyn Mazzocco, vice-présidente et manager générale de la marque Barbie.
 

Mattel n’est pas le premier fabriquant de poupées à briser le diktat de la femme idéale. Fin 2014, un jeune graphiste de Pittsburgh, Nickolay Lamm, a notamment lancé Lammily, une poupée dont l’aspect correspond « aux mensurations classiques du corps humain », selon la société.
En 2002, le fabriquant Tonner Doll avait déjà commercialisé une poupée baptisée Emme, à l’image du mannequin américain du même nom, qui s’habillait en taille 46.
 
La nouveauté de Mattel doit permettre à Barbie de résister à l’érosion de ses ventes, qui ont systématiquement baissé de 2012 à 2014 et ont encore reculé de 15% sur les neuf premiers mois de 2015.
En mars 2015, Mattel a lancé une version connectée, baptisée « Hello Barbie », une poupée qui parle et peut avoir des conversations avec sa propriétaire.

Le refus de Mattel de revoir sensiblement les mensurations de Barbie jusqu’à il y a encore quelques mois lui avait valu de nombreuses critiques.
« Le corps de Barbie n’a jamais été conçu pour être réaliste », mais « pour que les filles l’habillent et la déshabillent facilement », avait expliqué, Kimberly Culmone, vice-présidente de Barbie Global Creative et responsable du design, dans un entretien au site Fast Company début 2014.
 Elle avait contesté que Barbie puisse jouer un rôle dans la perception que pouvaient avoir les petites filles du corps de la femme et de leur propre corps, estimant que les comparaisons se faisaient surtout avec leurs proches et les enfants de leur âge.
 
Une étude publiée en septembre 2006 par trois chercheurs britanniques sur des petites filles de 5 à 8 ans avait pourtant conclu que les sujets exposés à Barbie avaient une vision moins favorable de leur physique que les autres.
Elles aspiraient également à un corps plus mince que d’autres petites filles n’ayant pas été en présence de la poupée mythique.
L’annonce a été saluée sur les réseaux sociaux par plusieurs centaines de messages se réjouissant de ce changement. 
 
Mattel a déjà fait plusieurs tentatives pour ouvrir l’univers de Barbie à la différence, sans faire pourtant évoluer jusqu’ici ses formes. En 1980, le fabriquant avait notamment commercialisé Black Barbie, une barbie noire avec une coupe afro.
Les nouvelles Barbie Fashionistas pourront d’ailleurs également être déclinées en sept couleurs de peau différentes.
 
L’annonce n’a pas beaucoup ému les marchés, le titre Mattel s’affichant en légère baisse (-0,56% à 26,82 dollars) à Wall Street vers 12H00 (17H00 GMT).

AFP

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