Yolande raconte que son mari a longtemps lutté contre sa maladie. « Il me disait qu’il avait arrosé les plantes. Quand j’arrivais il ne l’avais pas fait (…) Je pensais qu’il faisait exprès. (…) Les enfants ont fait leur vie. Je me suis retrouvée seule avec lui. Il devenait agressif. »
Petit à petit, son mari s’est renfermé, ne voulait voir personne « même pas ses petits-enfants ». Le mari de Yolande ne dormait plus. « Ni le jour, ni la nuit. Il fallait toujours le surveiller (…) Ça m’a épuisé. »
Son neurologue recommande finalement à Yolande de placer son mari. « Je ne l’ai jamais laissé. J’allais voir tous les jours ce qu’il faisait, ce qu’il mangeait. Il y en a qui disent que placer c’est ne plus aimer. »
Yolande conseille aux familles « d’en parler ». « Je ne connaissais pas l’association à l’époque mais c’était les débuts de l’association. je pensais que j’étais seule. Et quand j’en ai entendu parler, j’avais placé mon mari. J’ai pu faire la formation et je me suis rendue compte que je n’étais pas seule, j’ai pu partager ». Parler d’alzheimer avec des professionnels, d’autres parents de malades, permet d’apprendre les bons gestes. « Je ne savais pas que le kiné et l’ergothérapeute étaient très importants. Il y a un moment où le malade ne peut plus avaler. L’ergothérapeute va réapprendre à avaler. (…) Et par exemple, la musique est très importante pour les malades…. L’organisation de la maison aussi est très importante. Il y a plein de choses auxquelles on ne pense pas tout seul. «
Rédaction web avec Tamara Sentis et Tauhiti Tauniua Mu San