Table ronde du nucléaire : « On espère que le déplacement du président de la République va venir concrétiser un peu plus les choses »

Publié le

Tepuaraurii Teriitahi, membre de la délégation Reko Tika, était notre invitée en plateau mercredi soir. Elle espère que le déplacement au fenua, fin juillet, du président de la République, "va venir concrétiser un peu plus les choses" par rapport à la table ronde sur les conséquences des essais nucléaires qui s'est tenue à Paris.

Publié le 08/07/2021 à 11:43 - Mise à jour le 08/07/2021 à 11:43

Tepuaraurii Teriitahi, membre de la délégation Reko Tika, était notre invitée en plateau mercredi soir. Elle espère que le déplacement au fenua, fin juillet, du président de la République, "va venir concrétiser un peu plus les choses" par rapport à la table ronde sur les conséquences des essais nucléaires qui s'est tenue à Paris.

Joël Allain l’a annoncé, il se retire de la délégation. Pourquoi ce retrait ?
« Je pense qu’il disait que sa mission étant d’amener la délégation à Paris et de coordonner les rencontres qu’on a pu tenir en métropole, à ce stade il a fini la mission qu’on lui avait confiée. Mais disons que le président n’est pas encore de retour et je pense que le président le sollicitera pour continuer, pour perdurer le travail qu’on a commencé. »

Justement, quel est le devenir de cette délégation et de tous ces travaux sur le nucléaire ?
« Reko Tika est une délégation de personnes qui se sont réunies autour de ce sujet qui est sensible et qui ne date pas d’aujourd’hui. Le rôle de cette délégation était de porter les messages de la Polynésie autour du nucléaire. Nous avons porté ces messages. Nous avons porté tous les messages, y compris ceux des personnes qui ne nous ont pas accompagnés mais qui ont travaillé avec nous à la préparation de ce déplacement. Nous avons déposé ça sur cette table ronde que moi je vais continuer à qualifier de haut niveau parce qu’on a eu quand même en face de nous des interlocuteurs de haut niveau. »

Il y a eu très peu d’annonces. Quel est votre bilan ? Votre sentiment ?
« Il y a eu quand même des annonces puisque la première annonce, c’est quand même l’accès aux archives. C’est quelque chose qu’on réclamait. Aujourd’hui on a la confirmation qu’il y aura un tri dans ces archives, parce qu’il y a des archives dites proliférantes auxquelles on ne peut pas avoir accès, qu’on mettra de côté. Mais tout le reste, on y aura accès. On a eu également l’annonce du remboursement des frais de la CPS. »

Ça serait à partir de quand cette ouverture des archives militaires et sous quelles conditions ?
« Le travail va commencer à partir de septembre 2021. Il y a un comité qui va être constitué pour pouvoir faire ce tri parce qu’il faut des spécialistes pour trier ce qui est proliférant et ce qui ne l’est pas. »

Qui fera partie de ce comité ?
« On n’a pas encore les noms, mais tout ce qu’on sait, et c’est à la demande du président Édouard Fritch et ça a été accordé par le président Macron : il y aura un représentant nommé par la Polynésie. »

L’ouverture de ces archives sera utile pour la constitution des dossiers d’indemnisation ?
« Indispensable parce qu’effectivement, l’objectif c’est d’augmenter le nombre d’indemnisations et pour cela il faut des éléments de preuve qui puissent venir étayer les dossiers pour que le plus grand nombre de victimes soit reconnu. »

Selon Joël Allain, il n’y avait pas d’ambition de traiter dans le détail les sujets. Pourquoi ?
« Parce qu’il y a beaucoup de sujets qui sont très techniques et qui demandent des réflexions beaucoup plus poussées, qui ne peuvent pas faire des effets d’annonce comme ça. Par contre, on est allé avec un ensemble de thématiques générales qu’on est allé déposer sur cette table et on a vraiment exprimé la voix de tous, sans langue de bois. »

On s’exprime depuis de nombreuses années et on a la sensation que c’était la même chose lors de cette table ronde…
« Je pense quand même qu’il y a eu des avancées significatives malgré tout. C’est sûr que là on espère que le déplacement du président de la République va venir concrétiser un peu plus les choses. Mais je pense aussi que la France sent qu’il y a quand même une pression. On l’a vu, même si on était en métropole, on a vu les manifestations qu’il a pu y avoir. C’est pas seulement un message qu’on est venu porter, c’est vraiment toute une population qui est derrière nous et qui a des attentes vis-à-vis du président de la République. Et nos attentes sont fortes par rapport à sa venue. »

Il n’y a pas eu de pardon du président de la République. Un pardon qui ne semble pas important dans ce contexte, selon Joël Allain. Est-ce que c’est aussi votre sentiment ?
« Il n’y a pas eu de pardon dans le sens ‘je demande pardon’. Mais il y a eu dans le discours du président Macron énormément de repentir, beaucoup de reconnaissance pour la contribution de la Polynésie et puis vraiment une humilité qui nous a beaucoup touchés. C’est vrai qu’il y a eu des déclarations des ministres, qui leur appartiennent, mais en tout cas j’ai beaucoup d’espoir par rapport à la venue du président. J’espère qu’il tiendra les mêmes propos qu’il a tenus devant nous et qui nous ont énormément touchés, et que ces propos toucheront également la population. Est-ce qu’il dira pardon ? En tout cas je sais que j’ai fait une intervention où j’ai demandé les excuses de la République par rapport au fait nucléaire. On attendra de voir ce qui va se passer quand il viendra. »

Dernières news