Odile Tehiva aux petits soins pour les sans abri de Papeete

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Publié le 05/10/2018 à 13:49 - Mise à jour le 05/10/2018 à 13:49

Odile Tehiva, auxilliaire de vie, est à la tête d’une petite entreprise qui a à peine une année d’existence. P.a.p.e. Comprendre, Polynésie Aide à la Personne et Evènement. C’est dans l’idée de rappeler l’importance de l’hygiène qu’elle a décidé de mettre à disposition des SDF, et ce gratuitement, des moyens afin qu’ils puissent se couper les cheveux, les ongles, se brosser les dents… Prendre soin de leur corps et entretenir ainsi une bonne hygiène corporel.

« J’ai acheté pas mal de rasoirs jetables et pas mal de mes amis ont apporté aussi pas mal de matériel pour l’hygiène. », explique Odile. Partant du constat que l’économie polynésienne se portant mieux et Papeete s’embellissant, il était dommage que dès lors l’on s’enfonçait dans la ville, on y voyait pas mal de SDF, livrés à eux mêmes et dont l’hygiène corporel laissait à désirer, faute de moyens. « J’ai décidé avec mes petits moyens de leur fournir de quoi s’occuper d’eux. »

Et c’est ainsi que ce samedi matin au Parc Bougainville, Odile accompagnée de ses amis et de jeunes du quartier de Patutoa ont installé trois stands dans lesquels les personnes en difficulté pouvaient se faire coiffer, manucurer et masser.

Pour s’organiser, Odile a sillonné les rues de Papeete après son travail afin de distribuer aux SDF intéressés par sa démarche, des tickets qui lui permettent de définir le nombre de démunis qui se présenteront. « Pour le moment, on a une dizaine de personnes qui se sont présentés mais il y en aura d’autres qui vont arriver. On va distribuer aussi de la nourriture. »

Christine fait partie de ceux que l’on nomme pudiquement des SDF, comme si derrière ces trois lettres, la précarité était moins visible et plus supportable à nos yeux. Vivant d’expédients et de la manche, elle est venue au Parc Bougainville pour se faire « belle ». « Cela fait un an maintenant que je n’ai pas pris soin de moi. C’est un privilège pour moi d’avoir accès à cela. »   Et ce privilège, c’est à Odile Tehiva et ses amis bénévoles qu’elle le doit.

Si « la misère serait moins pénible au soleil » comme le chantait Aznavour, la détresse et l’isolement sont les mêmes. Et tant qu’il y aura des hommes et des femmes de bonne volonté, comme Odile, les laissés pour compte trouveront toujours quelqu’un à qui confier leur mal être… Faute de mieux.
 

Rédaction web avec Thierry Teamo

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