La grogne des transporteurs touristiques de Tahiti et Moorea

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Les transporteurs touristiques de Tahiti et Moorea ont crié au scandale durant la commission d’attribution de licence de transport à laquelle ils participaient ce matin au CESEC (Conseil économique, social, environnemental et culturel de la Polynésie française).

Publié le 25/07/2019 à 13:13 - Mise à jour le 26/07/2019 à 16:55

Les transporteurs touristiques de Tahiti et Moorea ont crié au scandale durant la commission d’attribution de licence de transport à laquelle ils participaient ce matin au CESEC (Conseil économique, social, environnemental et culturel de la Polynésie française).

Les professionnels ont assisté impuissants à ce qu’ils qualifient de « distribution à tout va de licences de transport professionnel ». Bob Carpentier, représentant des transporteurs titulaires de Tahiti s’est insurgé : « n’importe qui peut avoir une licence maintenant… pour sortir une voiture défiscalisée. Nous trouvons ça scandaleux. (…) Nous demandons un audit fait par une entité indépendante pour pouvoir dire justement s’il faut continuer à donner des licences, ou au contraire, les mettre en stand-by ».

Au total 23 nouvelles demandes de licences pour Tahiti et Moorea ont reçu un avis favorable de la commission. Moorea qui compte pourtant à ce jour 60 transporteurs touristiques titulaires, pourrait voir arriver 15 nouveaux exploitants sur le marché. Bob Carpentier ne comprend pas cette volonté du gouvernement : « actuellement les taxis ne sont pas plein. (…) Il y a deux ans, on nous avait promis de modifier la loi de Pays car elle date du 13 janvier 2000, et de ne pas attribuer de licence en attendant, ce qui n’a pas été fait ». Selon Réginald Haring, le plus grand transporteur touristique de l’île sœur, c’est l’avenir de la profession qui est directement menacé : « Quel est notre devenir des taxis, quel est notre devenir des professionnels du transport ? Nous demandons au Président de nous écouter sinon on sera obligé de faire un blocage (…) Cela fait deux ans qu’on demande à revoir les textes et qu’on nous a jamais écoutés ».

Les professionnels du transport touristique ne sont pas restés jusqu’à la fin de la Commission pour manifester leur mécontentement.

De son côté, la direction des transports terrestres se veut rassurante. Selon Lucien Pommier, les licences ne sont pas encore attribuées. Tous les dossiers des demandeurs sont minutieusement étudiés avant la décision finale. Décision qui devrait être prise d’ici un mois : « Ce que je peux vous assurer, c’est qu’il n’y a pas eu distribution de tous les dossiers qui ont été portés à la connaissance du comité. Il était également bien inscrit à l’ordre du jour ce projet de refonte qu’il faut travailler conjointement entre l’administration et le secteur d’activité, et on a bien ça dans notre besace à proposer et à construire ensemble. On est en attente de leurs éléments. Il y a déjà eu une précédente réunion où on leur a demandé effectivement de faire part de leur desiderata et de leurs contraintes. Il faut qu’on puisse travailler ensemble sur ce projet de refonte ».

La direction des transports terrestre regrette le comportement des transporteurs titulaires et attend donc que ces professionnels apportent leurs propositions pour le projet de refonte de la profession. Quant aux professionnels, ils regrettent que le ministre du transport lui-même ne réponde pas à leur invitation.

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