En 2024, les dépenses de l’État en Polynésie française atteignent 222,8 milliards de francs, un record battant le précédent établi en 2023 (210,3 milliards). Un somme qui représente un tiers du PIB polynésien : l’État finance à la fois ses compétences régaliennes – sécurité, justice, défense, relations internationales – et soutient les politiques publiques locales.
En 2024, l’État a ainsi contribué à l’exercice des compétences du Pays à hauteur de 110 milliards de francs, 49 % du montant total des dépenses. En parallèle, 15,2 milliards ont été alloués aux communes. L’accompagnement de ces deux niveaux de collectivités progresse légèrement, avec une hausse de près de 4 % par rapport à 2023.

Sécurité, justice et lutte contre les trafics
Parmi les postes de dépense les plus importants relatives aux compétences de l’État figurent la sécurité et la justice, avec 13,3 milliards e francs pour les forces de l’ordre et 12 milliards F CFP pour les services judiciaires. L’État a renforcé ses moyens contre les violences intrafamiliales, notamment via une nouvelle brigade spécialisée composée de six officiers de police judiciaire.
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Le combat contre les trafics illicites s’intensifie : 78 % d’augmentation des infractions liées aux stupéfiants ont été constatés, avec notamment la saisie de 23 000 pieds de cannabis et 232 kilos d’herbe, auxquels s’ajoutent 13 kilos d’ice. L’opération d’interception du navire Raymi, transportant 500 kilos de cocaïne, illustre cette offensive sécuritaire.
74,8 milliards de francs pour l’Éducation nationale, la jeunesse et la vie associative
S’agissant des dépenses liées à l’exercice des compétences du Pays, l’État finance à 100 % la rémunération des enseignants du premier et second degré, soit 70,6 milliards de francs, et participe aux constructions scolaires à hauteur de 298 millions de francs. L’aide aux étudiants est également soutenue : 620 passeports mobilité études ont été délivrés, et 485 millions de francs consacrés à la continuité territoriale, en hausse de 136 % par rapport à 2023.
Le soutien à la jeunesse s’exprime aussi par 920 millions de francs investis dans des projets associatifs et sportifs, ainsi qu’une revalorisation du Fonds d’échanges à but éducatif, culturel ou sportif (FEBECS), permettant à des jeunes polynésiens d’assister aux Jeux paralympiques à Paris.
Transition énergétique et climat
Face à l’urgence climatique, l’État agit via deux instruments : le Fonds de Transition Énergétique (FTE) et le Fonds vert. Le FTE, doté de 7,16 milliards de francs sur 4 ans, a permis en 2024 1,8 milliard de francs d’aides pour huit projets d’énergie renouvelable, réduisant l’empreinte carbone de 342 000 tonnes de CO₂ par an. Le Fonds vert, piloté localement, a quant à lui financé des projets comme la forêt pédagogique de Mo’aroa ou la protection des cétacés via le projet Ocean Watch.
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Infrastructures, santé et logement
L’État a investi dans la réfection de la piste de l’aérodrome de Raiatea (453 millions de francs), reconstruction du débarcadère de Napuka (450 millions), ou encore dans la rénovation du réseau d’eau potable à Raivavae. Dans le domaine de la santé, 1,5 milliard de francs ont été mobilisés pour développer la télémédecine, former les professionnels et équiper les hôpitaux.
En matière de logement, l’État a financé 76,8 % d’un projet de 23 logements sociaux à Faa’a, et soutient un nouveau contrat de développement (CDT) avec 32 milliards de francs d’investissements sur quatre ans, cofinancés avec le Pays.
Économie et innovation
Par le biais du dispositif de défiscalisation, 31 projets économiques ont reçu un total de 14,3 milliards de francs d’aides fiscales, soit une augmentation de 83% par rapport à 2023. Ce soutien concerne des secteurs clés tels que l’hôtellerie (Construction d’hôtels, de meublés de tourisme et de pensions de
famille à Bora-Bora, Raiatea, Moorea et Papeete – 100 clés), le transport (notamment les ATR 72-600 acquis par Air Moana) , la pêche (quatre navires thoniers), ou l’énergie (dont le dépôt de Mana Gaz à Hitiaa o te ra).