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Moetai Brotherson : Les PME correspondent « à un modèle de société qui nous ressemble »

Les PME correspondent "à un modèle de société qui nous ressemble" pour Moetai Brotherson

TNTV : Les chefs d’entreprise ont besoin d’être rassurés sur la stratégie économique du Tavini. Qu’est-ce que vous leur avez dit lors de votre rencontre ?
Moetai Brotherson, candidat du Tavini à la présidence du Pays :
« Je leur ai dit des choses simples et je crois que tout le monde se rejoint. Les chefs d’entreprises ont besoin de plusieurs choses. La première c’est de la visibilité : avoir une perception claire de la vision politique du gouvernement qui va venir. Ensuite les entreprises ont également besoin de pouvoir exercer leurs activités dans une concurrence saine et équilibrée. Ça c’est important. Et le dernier point c’est qu’en fait il faut bien se rendre compte que l’emploi va être créé par le secteur privé dans les années qui viennent et pas par l’administration. Le rôle du gouvernement c’est de créer les conditions de ces créations d’emplois. »

TNTV : Pourquoi c’est important pour vous de soutenir en particulier les petites et moyennes entreprises ?
Moetai Brotherson :
« Parce qu’elles représentent, je crois, 33 000 des 37 000 entreprises qui existent chez nous donc c’est une évidence. C’est l’essentiel du tissu économique, du moins en quantité et puis ça correspond aussi à un modèle de société qui nous ressemble. On a beaucoup de personnes qui veulent créer des petites entreprises, qui n’ont pas vocation, qui n’ont pas la possibilité de créer tout de suite des multinationales. Donc ces TPE et PME sont importantes parce qu’elles ont un rôle économique et aussi un rôle social de maintien ou d’incitation pour les Polynésiens à aller dans les archipels. »

TNTV : Sont elles suffisamment aidées aujourd’hui ?
Moetai Brotherson :
« On ne peut pas dire qu’elles ne sont pas aidées. Maintenant, il faut peut-être effectivement mettre plus d’aides. Il faut les aider à passer le cap de la toute petite entreprise. Il y a une espèce de point d’inflexion en terme de capacité d’embauche parce qu’il y a un coût du travail qui est là, il y a des conditions d’emploi qui sont également rédhibitoires. Mais il faut faire tout ça. Il faut susciter la création d’emplois tout en maintenant absolument les équilibres sociaux et les fondamentaux du droit du travail. »

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TNTV : Vous prévoyez aussi d’augmenter le seuil des impôts sur les transactions ?
Moetai Brotherson :
« Il y a tout un ensemble de dispositifs à la fois en terme de cotisations patronales, en terme de fiscalité mais également en terme d’infrastructures qu’on peut mettre à disposition des TPE. Je parle d’infrastructures de formation, d’accompagnement, qui sont de nature à aider ce tissu économique. »

TNTV : Après cette rencontre avec le Medef national, on imagine que le message sera relayé à Paris (…) Vous avez d’ailleurs reçu des félicitations du ministre de l’Intérieur monsieur Darmanin mais aussi du haut-commissaire. Comment se présentent vos nouveaux rapports avec l’Etat ?
Moetai Brotherson :
« Ils sont cordiaux et emprunts de respect mutuel. C’est comme ça que j’entends les mener pendant les 5 ans qui viennent. Il s’agit de jeter les bases d’un nouveau dialogue mais sans discontinuité dans ce qui a déjà été entrepris. Nous avons déjà envisagé la transition sur un certain nombre de dossiers qui sont en cours, certains qui vont arriver à échéance bientôt, des conventions à renouveler etc. On est déjà en train de travailler sur ces dossiers. »

TNTV : Sur la question de l’accession à l’indépendance, il y a deux courants semble-t-il au sein du Tavini : ceux qui sont pressés d’y aller, et les autres. Alors qui va donner le cap ? Vous ou Oscar ?
Moetai Brotherson :
« C’est le peuple polynésien qui va donner le cap. Ce n’est ni Oscar, ni moi. Il n’y a pas deux écoles, il y en a qu’une et c’est celle du processus d’autodétermination sous l’égide des Nations unies tel qu’on l’a toujours vécu depuis 1978. Ensuite il y a, c’est vrai, différentes générations avec certains qui ont une envie vraiment pressente de voir cela arriver le plus rapidement possible. Mais tous les indépendantistes au fond d’eux ont envie que ça arrive le plus rapidement possible. En revanche on est tous conscients qu’il faut que ça arrive au bon moment. »

TNTV : On connait déjà les noms de quelques uns de vos ministres (lire ICI). Est-ce que vous avez attribué de nouveaux portefeuilles ?
Moetai Brotherson : « L’ensemble des portefeuilles sont aujourd’hui quasiment attribués mais je ne donnerai pas de noms puisque nous ferons l’annonce du gouvernement le 15 à 8 heures du matin. Donc je vous réserve un peu de surprises. »

TNTV : Y aura-t-il plus de femmes ?
Moetai Broherson :
« Il y a une semaine, j’avais plus de femmes que d’hommes mais aujourd’hui on est à l’égalité parfaite donc c’est pas mal. »

TNTV : Antony Géros est-il toujours pressenti à la tête de l’assemblée de la Polynésie ? Pourquoi pas une femme ?
Moetai Brotherson :
« C’est une question qui se posera dans les années qui viennent mais pour l’instant, le candidat choisi, je pense le meilleur candidat à ce poste, c’est Antony Géros. Il n’est pas juste pressenti, ce sera lui. »

TNTV : Vous êtes candidat à la présidence du Pays. Dans l’opposition, on sait que Nicole Sanquer se présente, peut-être même Edouard Fritch. Mais au Tavini, êtes vous vraiment le seul candidat ?
Moetai Brotherson : « C’est un doute qui est entretenu par nos opposants. Mais depuis le début, depuis le congrès du Tavini Huira’atira, les choses ont été clairement dites. Elles ont été redites à plusieurs reprises à la fois par Tony, par Oscar, par moi-même : il n’y a qu’un seul candidat du Tavini à la présidence du gouvernement, et il est devant vous. »

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