Les autonomistes au Comité des 24 de l’ONU pour « contrer le discours » indépendantiste

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    Elle compte véhiculer une autre image de la Polynésie sur le plan international : une délégation du Tapura Huiraatira se rendra, ce vendredi, au Timor Oriental pour participer au séminaire régional annuel du Comité spécial de décolonisation de l’ONU, dit Comité des 24. C’est la première fois que les autonomistes participent à ce rendez-vous. Ils disent s’y rendre pour « contrer le discours » du Tavini qui « laisse croire (…) que l’ensemble des Polynésiens partagent cette aspiration d’aller vers l’indépendance ».

    Ils sont trois à constituer la première délégation autonomiste du fenua invitée au séminaire régional du Comité des 24. Le Comité spécial de décolonisation examine, chaque année, la liste des territoires non autonomes.

    Tepuaraurii Teriitahi au titre de représentante Tapura Huiraatira à l’Assemblée et Moerani Frébault, en tant que député, ont déjà participé à la dernière réunion annuelle de la 4 commission de l’ONU, à New York. Avec eux, un autre Marquisien : Benoît Kautai, président de la Codim.

    Ce déplacement a pour but de porter une autre voix que celle du Tavini Huiraatira devant les instances internationales.

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    « Nous savons que la préoccupation des Polynésiens n’est pas ce qui se passe à l’ONU, encore moins le sujet de l’indépendance (…) Trois choses nous ont poussés à y aller (…), la résolution prise lors du Comité spécial de décolonisation, où on nous parle de cette République fédérale de Maohi Nui (…) Le deuxième sujet, c’est la commission d’enquête qui a été votée en commission des institutions qui alloue un budget de 25 millions de francs pour l’évaluation des enjeux stratégiques et géopolitiques de la Polynésie française, alors qu’une commission d’enquête n’a pas pour objectif d’évaluer des enjeux et des ressources (…) d’un pays, peut-être, futur indépendant. Et le troisième élément, c’est l’effacement du 29 juin, l’effacement de tout ce qui est relatif à l’autonomie », explique Tepuaraurii Teriitahi.

    « On dispose de tous les outils nécessaires pour notre développement »

    Moerani Frébault

    « On voit bien un durcissement sur le sujet avec un empressement qui est palpable », ajoute l’élue qui, avec ses collègues, souhaite « contrer le discours » des indépendantistes qui « laisse croire (…) que l’ensemble des Polynésiens partagent cette aspiration d’aller vers l’indépendance » : « On veut dire qu’il y a une partie des Polynésiens » qui est favorable à l’idée de rompre avec la France, mais « qu’elle est minoritaire ».

    Côté Tavini, le président de l’Assemblée, Antony Géros, son directeur de cabinet et la déléguée aux affaires internationales, européennes et du Pacifique feront le déplacement. Si ce séminaire permet de préparer d’autres auditions aux mois de juin et d’octobre, les autonomistes invitent une nouvelle fois les membres de l’ONU à venir constater par eux-mêmes la situation du fenua.

    « On est persuadé qu’en venant, ils se rendront compte d’une évidence qui est celle que l’on dispose de tous les outils nécessaires pour notre développement, que nos élus sont tous Polynésiens et que nos chefs de services le sont aussi. C’est le message que l’on veut faire passer », souligne le député Moerani Frébault.

    Le C24 se réunira du 21 au 23 mai. À leur retour, les autonomistes s’engagent à faire un bilan de leurs échanges au Timor.

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