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Devant le Comité spécial pour la décolonisation, Mareva Kitalong-Lechat demande un « passage à l’action »

Le Comité spécial pour la décolonisation (C24) examine à partir de ce lundi les conclusions et recommandations du séminaire qui s’est tenu en mai à Dili au Timor Leste.

Mobilisé pour la Conférence des Nations unies pour l’océan (Unoc) qui a lieu à Nice, le président du Pays n’y assiste pas. C’est la déléguée aux Affaires internationales Mareva Kitalong-Lechat qui représente le gouvernement. L’opposition est également absente cette année, les élus étant également, eux aussi, dans l’Hexagone.

Dans son discours devant le C24, Mareva Kitalong-Lechat a relayé les annonces du gouvernement polynésien créant de nouvelles aires marines protégées.
« Ces engagements ne sont pas symboliques, a déclaré la déléguée aux Affaires internationales. Ils incarnent une gouvernance océanique concrète et responsable, en cohérence avec l’Agenda 2030 des Nations Unies, et visent l’atteinte pleine et entière de l’objectif de développement durable 14.5, ce qui est désormais atteint et une contribution importante à l’agenda 30×30 du plan biodiversité.« 

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« Aujourd’hui, 80 % des zones protégées sur la planète le sont grâce à l’action de seulement 4 % de l’humanité : les peuples autochtones et les communautés locales, a déclaré la représentante du Pays. Ma’ohi, Kanak, Mapuche… nos actions ne sont pas des gouttes dans l’Océan. Elles sont l’Océan. Voilà pourquoi nous devons garantir la souveraineté effective de nos peuples sur les ressources stratégiques de nos espaces maritimes. Car la décolonisation n’est pas seulement une question de terre, elle est également une question d’Océan.« 

Mareva Kitalong-Lechat a par ailleurs rappelé que « depuis 2013, la Polynésie française est inscrite sur la liste des territoires non autonomes. Et pourtant, douze ans après, aucun programme de travail n’a été établi avec la puissance administrante. Aucune mission de visite n’a été autorisée. Aucun programme de travail n’a été établi. »

Lire aussi – C24 : la Polynésie veut proposer sa candidature comme pays hôte

La déléguée aux Affaires internationales a réitéré devant les membres du C24, « la volonté de la Polynésie française d’accueillir le prochain séminaire de décolonisation qui se déroulera dans la zone Pacifique, en 2027. Nous serions extrêmement honorés de vous accueillir et partager avec vous l’hospitalité de notre Peuple et la beauté de nos îles et de nos cultures : Tahiti, Bora Bora ou les îles Marquises. »

Chaque année, les indépendantistes pointent du doigt le manque de réaction de l’État. Cette intervention a été l’occasion pour la représentante du gouvernement de Moetai Brotherson de relancer une nouvelle fois le débat : « Pourquoi la France ne transmet-elle toujours pas les informations requises par l’article 73(e) de la Charte ? Pourquoi refuser, alors que tous les partis politiques de notre territoire le soutiennent, l’envoi d’une mission de visite du Comité, alors qu’il y en a eu 2 en Nouvelle-Calédonie  ? Pourquoi une première réaction plutôt négative de la représentante de la France à Dili et refuser à notre pays ce que la Nouvelle-Calédonie a pu obtenir en 2010, à savoir l’accueil d’un séminaire régional du C24 ? Chaque instant qui passe vient ancrer un peu plus la colonisation dans nos territoires. La puissance administrante aurait-elle quelque chose à cacher pour s’opposer si virulemment au droit international onusien ? », s’interroge-t-elle.

La déléguée a réclamé un « passage à l’action » du comité. « Écrivons ensemble une page nouvelle de l’histoire de la décolonisation du Pacifique. Cela permettra au gouvernement de Polynésie française de lever les obstacles coloniaux qui persistent sur le chemin du développement économique, social, culturel et environnemental de la Polynésie française », estime-t-elle.

Mareva Kitalong-Lechat rejoindra mardi le président du Pays à Nice pour l’Unoc.

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