Site icon TNTV Tahiti Nui Télévision

Un trentenaire condamné pour des attouchements sur mineures 10 ans après les faits

Un homme de 37 ans a écopé de 15 mois de prison avec sursis, mardi au tribunal correctionnel, pour des attouchements commis sur sa nièce de 10 ans et une cousine de 13 ans. (Photo d'illustration/ TNTV)

Sûr de lui, le trentenaire s’est présenté à la barre sans être assisté d’un avocat. Sa nièce et une cousine, toutes deux majeures aujourd’hui, l’accusent d’attouchements. Des faits dénoncés par la première en 2021, 9 ans après. Si elle n’avait rien osé dire durant ce laps de temps, c’est parce qu’elle « avait peur de la réaction » de son père qui « était violent, avant ».

Le prévenu a, lui, considéré, que ce délai était une preuve des « mensonges » dont on l’accuse. « Pourquoi elle attend 9 ans pour raconter cette histoire si j’ai vraiment fait ça », a-t-il lancé.

« C’est fréquent dans les affaires d’agressions sexuelles. Ce n’est pas quelque chose d’étonnant », lui a répondu le président du tribunal avant de lire les rapports d’expertise psychologique des victimes.

Deux jeunes femmes qui présentent des « symptômes post-traumatiques », a conclu l’expert en soulignant que « la reconnaissance de leur place de victimes était essentielle pour leur reconstruction ».

Ce qui, une nouvelle fois, n’a pas suscité de prise de conscience de leur agresseur. « Il se trompe. Il n’y a aucune preuve. Est-ce que vous avez mon ADN et tout ça », s’est-il défendu, visiblement fier de sa sortie. Le président lui a répondu du tac au tac : « une expertise peut constituer une preuve. Le fait qu’elle en a parlé à sa cousine, il y a plusieurs années, aussi. Il ne faut pas croire qu’il faut de l’ADN pour obtenir une condamnation. Ce n’est pas comme ça que ça fonctionne ».

« S’il y a quelqu’un qui ment, c’est monsieur »

Son expertise, à lui, ne l’a d’ailleurs pas servi. Au contraire. Elle conclut à un « manque d’affect » et à « un niveau d’empathie faible ». En outre, une femme de sa famille a également déclaré lors de l’enquête qu’il l’avait aussi tripotée, il y a quelques années, sans qu’elle dépose plainte.

« Il a un comportement extrêmement dérageant. Il nie les faits en bloc (…) C’est juste une insulte pour les deux victimes. Contrairement à ce qu’il pense, il y a de multiples preuves contre lui », a déclaré, dans sa plaidoirie, l’avocate des deux jeunes femmes.

Un avis partagé par la procureure : « le dossier ne se résume pas, contrairement à ce qu’il pense, à une parole contre une autre (…) Et s’il y a quelqu’un qui ment, c’est monsieur », a-t-elle tonné.

Le tribunal a finalement conclu à sa culpabilité et l’a condamné à 15 mois de prison avec sursis. Il devra également verser 500 000 F et 300 000 F à ses deux victimes. Enfin, son nom sera désormais inscrit au fichier national des auteurs d’infractions sexuelles.

Quitter la version mobile