Îles Actéon : un jugement qui redonne espoir aux familles

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    Nous l'annoncions jeudi : le tribunal foncier a rendu son jugement dans l’affaire opposant la Polynésie et des ayants droit des îles Actéon au conseil d’administration de la mission catholique de Tahiti, le Camica. L’Église ne peut se prévaloir propriétaire des sept atolls de l’archipel. Un soulagement pour les ayants droit.

    Astrid Brander-Hoffmann fait partie des ayants droit de Michel Brander, l’un des associés de la SCI Tematangi, une des deux sociétés civiles immobilières à qui la Polynésie française avait cédé, dans le passé, les atolls litigieux des îles Actéon. Dissoutes, mais jamais liquidées, ces structures restaient juridiquement en suspens. Pour les familles concernées, la décision rendue par le tribunal foncier, qui déboute le Camica de sa demande de reconnaissance de propriété par usucapion, est une avancée majeure.

    « Je suis reconnaissante pour tous ceux qui ont le courage de se lever pour nous défendre. Mais ça ne veut pas dire que c’est gagné. La porte est juste entre-ouverte. La lumière est encore là, mi-ombre, mi-lumière. Mais c’est déjà un grand pas […]. Ce qui m’inquiète aussi, c’est que vont devenir ces îles-là ? C’est dommage, parce que le Camica aurait pu continuer dans son action, c’est-à-dire continuer à accompagner les Paumotu, quitte à percevoir une indemnité, ce qui serait tout à fait juste. Mais là, ils ont peut-être poussé le bouchon un peu trop loin. Je suis un peu inquiète du devenir de ces îles-là. »

    Pour que les ayants droit puissent réellement revendiquer leur héritage, il leur faudra prouver leur filiation et récupérer les parts sociales de leurs ascendants. Et surtout, attendre que le Camica confirme s’il compte faire appel. 

    Lire aussi : Le titre de propriété du Camica sur les îles Actéon déclaré « de nul effet » par le tribunal

    Mais l’un des acteurs souhaite aujourd’hui s’exprimer : le père Joël Aumeran, ancien vicaire général de Papeete, cité dans la procédure comme Monseigneur Hubert Coppenrath aujourd’hui décédé.  

    « Le père Joël Aumeran est intervenu, pourquoi ? Parce qu’il était le gestionnaire pour le compte du Camica aux îles Actéon pour valoriser les îles Actéon, déclare Me Arcus Usang, son avocat. Au tribunal foncier, ils ne sont pas du tout accusés, ils n’ont rien revendiqué. Le Père Joël Aumeran et Monseigneur Coppenrath, aujourd’hui décédés malheureusement, ne revendiquent rien. Tout ce qu’ils veulent, c’est que la vérité soit établie. Ce qu’il faut, c’est rendre les terres aux personnes que la justice aura désignées. Mes clients n’ont aucun intérêt à revendiquer les îles Actéon donc nous, on ne fera rien de cette décision. »

    L’affaire n’est pas complètement close. D’autant qu’une information judiciaire reste ouverte au pénal, sur un autre pan du dossier.

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