« En 38 ans de carrière » dans la gendarmerie, il n’avait jamais utilisé son arme de service jusqu’à ce jour du 28 juillet 2022 à Bora Bora. Un homme de 50 ans venait d’être placé en garde à vue pour le vol d’une sacoche contenant 270 000 francs. Mais lors d’une pause cigarette, l’individu a réussi à prendre la poudre d’escampette au nez et à la barbe du militaire qui l’escortait.
Mais pas pour aller bien loin. Les gendarmes se sont déployés dans le quartier du quinquagénaire et sont rapidement tombés sur lui. Il leur a alors jeté des pierres, avant de prendre de nouveau la fuite. Dans l’après-midi, ils se sont rendus chez la mère du mis en cause, accompagnés de mutoi, et ont dû faire de nouveau face à l’homme toujours énervé. Armé d’un coupe-coupe, il a menacé les agents de mort tout en avançant de façon agressive.
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Les gendarmes ont alors utilisé leurs pistolets électriques…qui n’ont produit aucun effet. Le quinquagénaire s’est ensuite retranché au sein du domicile familial.
« Il est réapparu avec son coupe-coupe. J’ai sorti mon arme. Il se trouvait à 3 mètres de moi et continuait d’avancer. Je n’avais plus d’autre choix que de faire usage de mon arme de service. J’ai visé les membres inférieurs », a expliqué le militaire durant son audition. Blessé au pied, le forcené a finalement pu être maîtrisé.
Âge mental de 5 ans
Depuis le box des prévenus, ce mardi, l’homme n’a pas souhaité dire un mot. Selon l’un des experts psychiatres qui l’a rencontré, il a l’âge mental d’un enfant de 5 ans. Mais un autre médecin a estimé qu’il était toutefois en mesure de répondre de ses actes devant un tribunal.
« C’est un individu dangereux, instable. Depuis qu’il n’est plus à Bora Bora, c’est le retour au calme », a plaidé l’avocate des militaires, soulignant que le quinquagénaire avait déjà été condamné à 27 reprises.
Dans ses réquisitions, le procureur a dénoncé « des faits d’une particulière gravité » et s’est félicité du « calme et du professionnalisme des gendarmes et policiers municipaux ». « Il a de nombreux antécédents. Il est antisocial. Le risque de récidive est majeur », a encore estimé le magistrat du parquet.
« Ce qu’il voulait, c’était rejoindre sa maman et prendre son petit ma’a. Il est âgé de 50 ans, mais avec un âge mental de 5 ans. Voilà à qui vous avez affaire », a soufflé son avocate, « il n’a jamais acquis le discernement. Il faudrait peut-être envisager une mesure de protection et transmettre son dossier au juge des tutelles ».
Le tribunal a finalement condamné l’homme à une peine de 4 ans de prison ferme « compte tenu de la gravité des faits, mais en tenant compte de la responsabilité atténuée » du prévenu.