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« Les modes traditionnels de gestion des espaces sont au cœur de la gestion de l’environnement »

Coordinatrice de "l'alliance pour la haute mère", Tekau Frere était l'invitée du journal de TNTV, ce dimanche.

« Les modes traditionnels de gestion des espaces sont au cœur de la gestion de l’environnement »

TNTV : Cet événement réunira de nombreux experts, comme vous. Quel message porterez-vous ?

Tekau Frere : « J’y vais dans le cadre de l’alliance pour la haute mer qui est une alliance d’ONG internationales qui souhaitent la promotion de la protection de la haute mer, notamment à travers la mise en œuvre d’aires marines protégées en haute mer ».

TNTV : Il s’agit du plus grand sommet jamais organisé sur l’océan. Est-ce que vous pouvez nous dire en tant qu’expert pourquoi ce sommet existe ?

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Tekau Frere : « A la base, l’UNOC, la Conférence des Océans pour les Nations Unies, a été établie par l’ambassadeur de Fidji à l’ONU. Le but était de suivre la mise en œuvre de l’ODD14 qui est un objectif de développement durable dans le cadre de l’agenda 2030 de développement durable des Nations Unies ».

TNTV : Plusieurs thèmes seront abordés :  pêche, exploitation des ressources minières, réchauffement climatique, blanchiment des coraux. Quel sujet prendra le plus de place au cours du sommet ?

Tekau Frere : « Il y a toujours énormément de sujets. Il va y avoir dix tables rondes, mais il y en a deux en particulier sur lesquelles les états hôtes ont mis l’accent, ce sont les droits de la mer et les droits pour respecter les océans. Il y a aussi la mobilisation des ressources financières pour la mise en œuvre de l’ODD14.  Qui est aujourd’hui l’un des ODD les moins financés. Après, il y a la recherche et les connaissances. Donc à la fois la recherche scientifique et les savoirs scientifiques, mais également les savoirs traditionnels ».

TNTV : Cet équilibre entre savoir scientifique et savoir ancestral est un enjeu. Concrètement, quels changements possibles pour les Polynésiens ?

Tekau Frere : « Il y a déjà la reconnaissance au titre du droit international de la complémentarité entre la science et les savoirs traditionnels. Ça veut dire également que lorsque l’on met en œuvre des aires marines protégées ou que l’on souhaite mettre en œuvre des aires de gestion ou des éléments pour gérer les espaces, il faut absolument discuter avec les populations locales. Parce qu’elles ont tout un savoir ou des savoirs qui leur ont été transmis par les ancêtres, les tupuna ».

TNTV : On parlera rahui par exemple ?

Tekau Frere : « Je ne fais pas partie de la délégation de la Polynésie française, mais pour avoir travaillé avec les petits états insulaires du Pacifique, c’est vrai que les modes traditionnels de gestion des espaces sont bien entendu au cœur de la gestion de l’environnement ».

TNTV : Vous avez une histoire particulière avec l’océan, car vous avez connu un tsunami qui vous a marqué. Avec cette expérience, ou ce traumatisme plutôt, votre engagement est particulier…

Tekau Frere : « C’est vrai que j’ai eu pas mal de traumatismes avec l’océan, donc j’ai un peu une peur, mais j’ai aussi cultivé une espèce de respect pour l’océan parce qu’ayant passé mon enfance entre Punaauia et Tubuai, j’ai vu en fait les bienfaits de l’océan. Je ne sais pas, je pense que je suis animée d’une force que les anglais appellent un ‘calling’ pour m’occuper des océans ».

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