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Le prix de la vanille ne cesse d’augmenter

(crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Dossier : Le prix de la vanille de Tahiti ne cesse d’augmenter

C’est la deuxième épice la plus chère au monde après le safran. La vanille de Tahiti est reconnue à travers le monde pour ses qualités aromatiques et agronomiques.

Dans les années 60, la Polynésie en produisait jusqu’à 300 tonnes par an. Un chiffre qui va dégringoler dans les années 90. Avec le plan quinquennal Vanille 2000 et la création de l’Epic Vanille, le gouvernement veut redynamiser le secteur. Et pourtant en 2017, seules 20 tonnes sont enregistrées.

« De 2003 à 2008, il y a eu 25 hectares qui ont été installés et nous avons eu un pic de production de plus de 80 tonnes en 2009, expliqué aussi par le fait qu’en 2008 on a eu de nombreuses températures fraîches, explique Timeri Atuahiva, responsable à Epic Vanille Raiatea. Mais malheureusement, en 2009 il y a eu une baisse des prix qui est allée jusqu’à 2700 Fcfp le kilo, donc ça a démotivé énormément de producteurs. Les maladies se sont installées dans les parcelles. Avec l’abandon des parcelles, nous avons eu moins de production. »

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Octroi de serres clé en main et de lianes saines, malgré le plan de relance mis en place par le Pays en 2013, qui avait pour objectif de produire 100 tonnes de vanille en 2016, le secteur a du mal à décoller.

« Il y a eu un programme de relance en 2013 en régénérant ces parcelles abandonnées, poursuit Timeri Atuahiva. Sur trois ans il y a eu de la régénération, mais malheureusement, pour près de 80% de ces ombrières, les producteurs n’ont pas suivi l’entretien. »

Conséquence de cette trop faible production : 35 tonnes seulement pour 2019, le prix du kilo flambe. Il s’est vendu 15000 francs cette année aux îles Sous-le-Vent. Les agriculteurs sont les premiers à profiter de cette manne. Le prix du kilo de la vanille mûre n’a jamais été aussi élevé.

« Aujourd’hui elle est arrivée à 15000 Fcfp, mais peut-être qu’elle va augmenter, mais peut-être qu’elle va redescendre, confie Francky Tauatiti, agriculteur et préparateur de vanille. Aujourd’hui elle est à un niveau assez élevé qui est bon pour le producteur. Mais il ne faut pas se leurrer, le prix va redescendre parce qu’après il y aura un équilibre qui va se faire lorsque la production va augmenter. »

Francky Tauatiti croit fermement au secteur vanille. Plutôt que de continuer à en acheter, il a décidé d’agrandir son exploitation pour répondre à la demande.

« La production de toute la Polynésie ne cesse de diminuer, voire de stagner, alors que la consommation à l’extérieur n’a pas changé, voire elle a augmenté, détaille-t-il. Il faut redynamiser la filière. Maintenant, faire un plan de relance et qu’au niveau des producteurs eux-mêmes ils sont démotivés, c’est peut-être pas juste en investissant dans de nouvelles ombrières qu’on va augmenter la production. Donc il faut vraiment que la population se sente concernée. Il ne faut pas s’investir juste parce qu’il y a de l’aide, mais il faut s’investir dans du long terme, donc au moins 10 ans dans cette filière. »

L’an dernier, le Pays a présenté sa nouvelle réforme pour relancer la production, en installant de nouveaux kits d’ombrières sur 11 hectares. Cette même année, les exportations de vanille de Tahiti ont rapporté au pays un peu plus de 660 millions de francs. Le kilo de vanille préparée se vend 80 000 Fcfp localement et peut aller jusqu’à 120 000 Fcfp à l’international.

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